Par Alexandre Blanc, France Bleu Champagne-Ardenne
Invicta à Vivier-au-Court © Radio France – Alexandre Blanc
Depuis le début de l’année, le fabricant ardennais de poêles à bois Invicta a recours au chômage partiel. Depuis trois ans, le marché se rétracte. Le fonds d’investissement qui a racheté Invicta en 2013 par endettement, rencontre des difficultés pour rembourser ses prêts.
Dans l’usine de Vivier-au-Court, on ne coule plus la fonte les jeudis et vendredis. Depuis le 1er janvier, Invicta a recours au chômage partiel pour la première fois de son histoire. Trois hivers doux ont mis à mal le marché du poêle à bois.
Sur les 327 salariés de Donchery et de Vivier-au-Court, 173 sont concernés par la réduction d’activités. De janvier à mars, 23 500 heures ne seront pas travaillées. C’est la première fois qu’Invicta a recours à l’activité partielle.
Ce mauvais signal ne pourrait être qu’une mauvaise passe mais le délégué syndical Force Ouvrière Stéphane Douvry y voit le témoignage d’une absence de stratégie d’entreprise. « En rachetant Deville en 2016, on aurait pu fabriquer des poêles en acier. Mais la nouvelle stratégie d’entreprise est d’aller chercher des pièces à l’extérieur pour les assembler ici », déplore le représentant syndical.
Autre signal alarmant : le plan de sauvegarde financière accélérée déclenché par le tribunal de commerce de Paris l’an passé. Invicta s’est trouvée contrainte de renégocier le remboursement de ses dettes bancaires. Suite au non-respect des échéances, les créanciers bancaires étaient en droit de réclamer le remboursement intégral et immédiat de l’emprunt.
on passe d’une fonderie de coeur familial avec une vraie logique de production à un groupe financier. Les intérêts ne sont pas les mêmes » – Jean-Pierre Glacet, secrétaire de l’union départementale Force ouvrière des Ardennes
Rachetée en 2013 par endettement, Invicta doit plus de 40 millions d’euros aux banques. La fonderie a conclu son dernier exercice sur un déficit de 34 millions d’euros. Invicta n’a pas donné suite à nos demandes.
D2I était dirigée par un chef d’entreprise qui allait chercher les commandes dans tous les pays. La reprise de cette société par de financiers qui ne connaissent rien au marché du poils à bois, rien à la fonderie est une véritable catastrophe.
Rien de très surprenant sur le résultat actuelle. C est grave car finalement ce ne sont pas de financiers mais des personnes qui ont emprunté à la banque en financement sur l’entreprise.