Que signifie pour vous ce travail sur la restauration de la fontaine des éléphants de Chambéry ?
Jean-Pierre : La fontaine des éléphants de Chambéry est une œuvre importante qui a une signification particulière pour moi car je suis à la retraite et c’est peut être le dernier moulage que je fais. Le métier se perd. C’est formidable de voir une fille qui fait ce métier là. Je lui apprends les astuces.
Florie : C’est l’inverse. Cette restauration de la fontaine des éléphants de Chambéry est le début d’une grande progression dans le moulage car j’ai la chance de travailler avec une personne qui a une vie entière d’expérience et qui va pouvoir m’apprendre le métier. C’est la preuve parfaite du manque de formation qu’il y a eu pendant des années. On se retrouve avec un retraité et une jeune fille et entre les deux, il n’y a rien. Ce chantier va être l’occasion de remédier à cela.
Quelles sont les spécificités de cette restauration ?
Florie : Une pièce en fonderie de cette ampleur, techniquement, c’est un travail vraiment conséquent et intéressant. C’est un savoir faire qui n’existe quasiment plus. Cette restauration de la fontaine des éléphants allie l’art et l’industrie. C’est agréable de travailler sur un patrimoine comme cela. C’est très enrichissant.
Jean- Pierre : Le moulage reste du moulage. Ce qui est spécifique ce sont les dimensions du moule qui sont impressionnantes. Il va y avoir des poussées de métal dans le moule et il faut bien contrôler tout cela. On n’a pas le droit à l’erreur. Il y a plus de 2 semaines de travail dessus, et beaucoup de travail en amont. Il faut faire très attention et suivre correctement toutes les étapes.
Connaissiez-vous Chambéry et sa fontaine des éléphants avant de travailler dessus ?
Jean-Pierre : Je connaissais les 4 sans cul car je suis de la région, plus spécifiquement de Bourgoin Jallieu. Je ne pensais pas un jour avoir à les refaire partiellement.
Florie : Je ne connaissais pas du tout Chambéry avant de travailler sur la fontaine des éléphants, mais j’espère bien venir lorsqu’ils seront re-posés. Chambéry, c’est ce qui m’a permis de travailler à la fonderie Vincent. Je souhaitais être embauchée en tant que mouleur main. Mais pour cela, il fallait que l’entreprise ait du travail dans ce domaine. Au départ, j’étais embauchée jusqu’à février 2015. Lorsque l’entreprise a été retenue pour ce chantier de restauration de la fontaine des éléphants, mon contrat a été prolongé jusque juillet 2015.
Florie, pourquoi avez-vous choisi cette spécialité fondeur ?
La fonderie, ça a été un coup de foudre. J’aime le métal en fusion et puis surtout la diversité. Je m’ennuie très vite. Et en moulage, en fonderie, on ne peut pas s’ennuyer. Il n’y a pas une seule pièce similaire. J’ai un parcours artistique et en fonderie d’art, aucune pièce n’est identique. On touche à toutes les matières : le plâtre, le sable, la cire, le métal, etc.
Jean-Pierre, comment avez-vous vu les techniques évoluer ?
Au départ le travail était essentiellement manuel. Les presses étaient manipulées à la main. Ensuite, dans les années 1960, des machines à air comprimé sont arrivées. Il y avait plus de bruit mais moins de pénibilité. Puis, il y a eu des machines automatiques, comme on peut en voir aujourd’hui.
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Un premier éléphant sera re-posé le 6 mai, les trois autres fin juin.
3 juillet : Fête des éléphants
Entre autres événements de cette journée dédiée au retour des pachydermes, une grande parade festive au départ de la place du Château à 21 h, suivie à 22 h d’un spectacle son et lumière place des Éléphants, avec notamment des projections vidéo à 360° sur la fontaine.