le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie appelle à un « triple choc », de protection, de compétitivité et d’investissement. l
Pour Philippe Darmayan, président de l’UIMM le plus important est de « gagner la bataille de la localisation des activités de demain »
L’industrie semble redémarrer plus lentement en France qu’ailleurs. Pour quelle raison ?
Nous sommes face une crise très importante. La baisse d’activité sur l’année est de l’ordre de 20 % en moyenne pour la métallurgie avec deux secteurs particulièrement touchés – l’aéronautique et l’automobile – qui impactent toute la chaîne d’approvisionnement de la métallurgie.
Le confinement a été total en France. On a donc été arrêté plus fortement et maintenant on a du mal à redémarrer.
Les menaces de seconde vague laissent planer un risque sur l’activité, donc freinent le réamorçage des stocks et des chaînes logistiques.
On doit apprendre à vivre avec le virus dans le respect bien sûr des précautions sanitaires. Nous le disons fermement au gouvernement : un reconfinement serait fatal à notre industrie.
Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup d’annonces de plans sociaux… Le chômage partiel mis en place par le gouvernement a permis de limiter les effets immédiats de la crise sanitaire. Mais nous ne sommes qu’à l’aube de la crise économique.
Nous voyons actuellement augmenter le nombre d’entreprises en difficulté et nous craignons une multiplication des plans sociaux à la rentrée.
C’est pour cela que nous avons fortement milité pour qu’il y ait un système de chômage partiel de longue durée.
Il est indispensable pour les entreprises de l’aéronautique ou de l’acier, notamment, dont la diminution de l’activité va durer.
Si on veut éviter les plans sociaux, il faut que les entreprises – pas seulement les grandes, mais aussi les PME – s’en emparent.
C’est l’enjeu de l’accord que nous avons signé dans la branche jeudi. Mais on ne réussira à faire la relance que si la reprise ’accélère.
Aujourd’hui, on n’y est pas : l’industrie fonctionne à 80 % de ses capacités tout en ayant des frais fixes toujours aussi importants. il nous faut un triple choc :
un choc de protection à court terme pour nos fleurons menacés,
un choc de compétitivité pour que la localisation de l’industrie en France soit durable et
un choc d’investissement pour aller vers la nouvelle économie.