La fonderie et Piwi

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Par : Nicolas
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mardi 05 Jan, 2021
Catégorie : Qui est qui

Ingrandes. La Fonderie Fonte va fermer en juin 2021, laissant 292 salariés sur le carreau.

La Nouvelle République –

Fermeture de la Fonderie Fonte à Ingrandes : « Depuis l’annonce, les nuits sont courtes »

David Champigny, 47 ans, est entré en 1996 à la Fonderie Fonte.

David Champigny, qui y travaille depuis 25 ans, se demande bien ce que l’avenir lui réserve. Témoignage.

A Ingrandes, la Fonderie du Poitou Fonte cessera définitivement son activité en juin 2021, quarante ans après sa création. Les 292 salariés vont devoir se trouver un autre avenir professionnel.

David Champigny en fait partie. Ce Châtelleraudais de 47 ans, père de trois enfants, entame sa 25e année dans l’usine. Sa dernière.

« J’ai commencé comme intérimaire en 1996, à l’assemblage. J’ai été embauché en 1998. C’était sous Renault, la boîte tournait à fond, sept jours sur sept y compris la nuit », témoigne celui qui est aujourd’hui chef d’équipe en moulage-fusion.

« Qu’est ce que je vais devenir ? »
Comme la plupart de ses collègues, David Champigny n’a pas vraiment été surpris par l’annonce du groupe Liberty Alvance, le 7 décembre 2020. « On le voyait venir depuis un moment. »

L’accepter, c’est autre chose : « Les nuits sont courtes. J’ai du mal à me convaincre que le 11 juin, tout s’arrête. J’imaginais aller jusqu’au bout, qu’est-ce que je vais devenir ? Ça m’inquiète même si je suis à un âge où je peux encore trouver du travail. »

La fonderie, c’est un monde à part. C’est lié aux conditions de travail je pense. Même si ça s’est beaucoup amélioré, ça reste un boulot de fondeur, dur, sale.

David Champigny, salarié de la Fonderie du Poitou Fonte.
Le joueur et dirigeant du club de foot de Thuré-Bessé devrait perdre gros financièrement : « On a des bons salaires à la Fonte. Je me prépare à repartir tout en bas de l’échelle avec la moitié de ce que je touche aujourd’hui. »

Plus encore, c’est l’ambiance de travail qui va terriblement lui manquer : « À l’embauche à 5 heures, les gars chantent dans les vestiaires. On se fait régulièrement des pots, des bouffes, ça entretient l’amitié. Jamais je ne retrouverai ça ailleurs ! La fonderie, c’est un monde à part. C’est lié aux conditions de travail je pense. Même si ça s’est beaucoup amélioré, ça reste un boulot de fondeur, dur, sale. »

« Quand ta voiture est prête à lâcher, tu ne fais pas de frais dessus ! »
David Champigny en veut beaucoup à l’actionnaire, Liberty Alvance : « Leur arrivée (en mai 2019) avait mis un peu de baume au cœur… Mais on a vite compris que ça ne marcherait pas. Ils n’étaient intéressés que par la Fonderie Alu. Le tribunal ne leur a pas laissé le choix. Ils ont attendu les aides publiques et n’ont rien fait. En même temps, je peux comprendre : quand ta voiture est prête à lâcher, tu ne fais pas de frais dessus ! »

Nostalgique de l’ère 4A Industrie (1), David Champigny cible deux autres « responsables » : Renault, donneur d’ordre unique, et l’État, actionnaire majoritaire du constructeur.

« On a un taux de rebut inférieur à 5 %, c’est exceptionnel »
« Même si l’effondrement du diesel est la première cause, comment peut-on passer de 1,7 million de carters produits pour Renault en 2017 – un record ! – à une fermeture trois ans après ? On ferme parce que Renault a décidé de ne plus produire ses moteurs diesel en France. Ce qui est dingue, c’est que la qualité, le savoir-faire n’ont jamais été remis en cause. On a un taux de rebut inférieur à 5 %, c’est exceptionnel. Les gars sont restés pros jusqu’au bout. »

La prime ? « On nous doit cette reconnaissance »

Le Châtelleraudais confesse avoir « peur » de la période qui s’ouvre, celle des négociations du plan social. « On s’est battus pour garder notre travail, on a perdu. Maintenant, on va se battre pour avoir une bonne prime. On a tout perdu, notre vie va changer, on nous doit cette reconnaissance. »

Alors que certains fondeurs visent 100.000 à 150.000 €, lui espère au moins « 70.000 ou 80.000 € de supra légale ». Il souhaite surtout « une mobilisation de tous » dans le combat qui se prépare. Et prévient : « La colère est montée d’un cran. Et elle va encore monter… »

(1) Actionnaire de la Fonte de 2014 à 2018, après Renault (1981-1999) et Teskid (1999-2014).
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Plan social : les négociations démarrent cette semaine
La deuxième réunion du Plan de sauvegarde de l’emploi de la Fonderie Fonte est programmée ce mercredi 6 janvier. Elle pourrait se poursuivre le lendemain.

C’est le début d’un processus de négociations qui doit durer quatre mois (cadre légal). Ce qui pousse à début mai la signature d’un accord majoritaire valant PSE.

Selon les premières prévisions de la direction, l’usine fermera définitivement ses portes le 11 juin 2021.

Alors que les 292 salariés sont impatients de connaître les conditions de départ – à commencer par le montant de la prime supra légale – Thierry Waye, délégué syndical CGT, prévient : « Nous n’aurons une idée précise des mesures d’accompagnement – comment et avec combien on part – que dans deux mois, deux mois et demi. »

Les salariés de la Fonte ont repris le travail, hier, dans une ambiance forcément morose. D’ici à la fermeture, l’usine doit produire pour Renault 225.000 carters.

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "Ingrandes. La Fonderie Fonte va fermer en juin 2021, laissant 292 salariés sur le carreau."

  1. Bonjour,
    Je souhaiterai savoir si mon ami Carlos embauché initialement aux Méthodes Centrales Pièces Brutes dans la section des carters cylindres fonte est toujours aux fonderies du Poitou.

    Il travaillait dans le secteur bureau d’études des méthodes.
    Si oui j’aimerai avoir ses coordonnées pour le saluer voir le rencontrer à nouveau.
    D’avance merci

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