France Bleu – Normandie (Seine-Maritime – Eure) Saint-Philbert-sur-Risle
Depuis trois ans, Steven Soulard restaure dans le garage familial de Saint-Philbert-sur-Risle (Eure) les plaques de cocher des villes et villages. Il en a déjà restauré une cinquantaine et une trentaine attend de passer entre ses mains pour recevoir un coup de fouet.
Steven Soulard est en train de terminer la restauration de cette plaque de cocher de Vaux-sur-Eure
Tout a commencé par la photographie d’une plaque de cocher sur le chemin de retour des vacances. Depuis 2018, Steven Soulard, s’est pris de passion pour « l’ancêtre de nos panneaux indicateurs, des plaques en fonte qui étaient accrochées soit sur les maisons soit sur des poteaux et qui servaient à guider les cochers », explique le jeune Eurois de 21 ans.
C’est un morceau de patrimoine qu’il faut entretenir au même titre qu’une église ou un monument -Steven Soulard
Il y a eu en France environ 30 000 plaques depuis leur première apparition en 1835. Des plaques qui n’ont pas toutes le même format, « ça dépend des départements et des fonderies. La fonderie Henri Bouilliant est la première à avoir breveté le fait de faire des plaques avec des lettres en relief, on en retrouve beaucoup sur les anciennes routes départementales et nationales », détaille Steven Soulard.
Dans l’Eure, on a plus de plaques avec une écriture en italique qui proviennent de la fonderie Grillot -Steven Soulard
Près de 10.000 plaques de cocher sont recensées en France.
Jusqu’à 20 heures de travail par plaque
Du temps et beaucoup d’huile de coude, c’est la méthode de Steven Soulard pour redonner à ces plaques de cocher leur faste d’antan : « Des fois, elles sont tellement rouillées ou tellement mal entretenues qu’on a l’impression qu’elles ont disparu », constate-t-il.
Suivant son état, entre 10 et 20 heures de travail sont nécessaires pour redonner à une plaque de cocher tout son lustre
Une fois la plaque arrivée au domicile parental, « je la décape entièrement pour éliminer toute la rouille et toutes les traces d’ancienne peinture. Je la passe entièrement au bleu et après je refais toutes les lettres et le contour de la plaque en blanc » raconte Steven Soulard. Un partenariat a été conclu avec l’entreprise de peinture Caparol qui fournit la matière première.
restaure les plaques de cocher, « un morceau de patrimoine »
Des communes restaurent leur patrimoine
Avec son collègue Fabien Demeules et avec le soutien de la présidente de l’association Urgences Patrimoine, Alexandra Sobczak, Steven Soulard démarche les communes pour proposer ses services. « Les mairies souvent demandent aux propriétaires des maisons s’ils sont d’accord et si tout le monde est d’accord, les plaques sont démontées » et expédiées à Saint-Philbert-sur-Risle. Il a recensé des plaques dans plus de quarante communes de l’Eure et en trois ans, Steven Boulard a en restauré pas loin d’une cinquantaine. Certaines ont déjà retrouvé leur place dans les rues, comme à Veules-les-Roses, Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), Ménilles, ou Brionne (Eure).
Des communes d’Eure-et-Loir, du Nord ou de Seine-et-Marne ont aussi fait appel aux services de Steven Soulard.
Lorsqu’il s’est lancé dans l’aventure, Steven Soulard proposait ses services bénévolement, mais « maintenant, on demande un petit quelque chose aux mairies, pas grand chose ». De l’argent qui sert à financer son déplacement et le matériel, comme « la brosse métallique pour la meuleuse, le sable pour bien décaper ». Il continue parfois gratuitement « pour encourager le fait de restaurer ces plaques ».
Il aura du boulot en Basse Normandie avec toutes les plaques que j’ai pu voir !!
Superbe initiative à la vue des journées du patrimoine qui arrivent.