Quant à la provenance de ces lingots de contrebande, plusieurs dirigeants et banquiers ont désigné la Chine à Reuters, ainsi que des négociants de Hongkong, du Japon, et de Thaïlande, une hypothèse jugée « plausible » par Laurent Scwhartz. « Le tungstène, on le trouve majoritairement en Asie et les Chinois sont, depuis longtemps, passés maîtres dans l’art de la contrefaçon ». La Chine étant par ailleurs le premier producteur et le premier importateur d’or au monde, un lingot frauduleux qui entre sur le circuit chinois est alors lancé sur le marché mondial, en toute impunité ou presque, ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle de « faux-fondeurs » chinois seraient derrière ces lingots de contrebande. Une autre piste, à ne pas négliger, mène à Dubaï, « une plateforme beaucoup plus laxiste à tout point de vue » que les plateformes occidentales, révèle Laurent Schwartz.
Ce dernier se veut néanmoins rassurant et considère que l’ampleur du phénomène reste relativement limité. « Il ne faut pas avoir peur, 80% des flux mondiaux transitent par la Suisse, où la lutte anti-blanchiment est particulièrement stricte et où des agents du gouvernement, des tiers de confiance, contrôlent la qualité du process ». « En France, je n’ai jamais vu de lingot de contrebande » affirme d’ailleurs le directeur du Comptoir national de l’or.