« Nos propres choix »
« Nous étions le cinquième élément », résume Gilles Schmitt, l’ancien directeur aujourd’hui devenu président. Heureusement, l’entreprise ne rentrait pas dans le cadre du redressement judiciaire allemand. Cela a permis de donner une seconde chance au site français. « On s’est retrouvé alors seuls au monde. Pendant un an, nous avons fait nos propres choix et ça a marché. Pour sauver l’entreprise nous sommes allés à l’essentiel. »
Se retrouver au tribunal de commerce de Briey s’est alors avéré une chance pour l’unité française , « sinon nous n’aurions pas connu le même destin ». En effet, deux filiales du groupe Oetinger sont désormais fermées et les autres ont été rachetées par un fonds d’investissement financier.
Pendant un an, Gilles Schmitt, directeur général, peut compter sur l’appui de trois autres piliers de l’entreprise, Franck Kramer, directeur financier, responsable de la partie comptabilité, Yorik Thil, responsable de la production et Imed Benzarti, responsable commercial.
Rester fidèles à Gorcy
En février 2014, « les choix se restreignent, les carnets de commandes sont relativement pleins et les résultats correct s, précise M. Schmitt. On se concentre sur l’aluminium liquide et 100 % de la nouvelle unité de production (installée en 2012, soit un investissement de 6 M€ avec l’Ademe et Total, NDLR). »
La production va être rationalisée. Les résultats vont être positifs, « alors qu’avant on perdait de l’argent ». « Les éventuels repreneurs ne sont pas intéressés par tout le site et le personnel. Nous, nous y sommes attachés et voulons rester fidèles à Gorcy. »
64 salariés et des projets d’embauches
Vice-président de l’Union des industries métallurgiques 54, Gilles Schmitt ne manque pas de contacts : « Soutenus par les pouvoirs publics nous nous demandons pourquoi ne pas le faire nous-mêmes ? » Les quatre cadres vont alors faire une proposition de rachat, en gardant 100 % de l’effectif au 4 juillet 2014, soit 64 personnes.
Le ministère du Redressement productif, les services de l’Etat, le directeur de la Banque de France voient de façon positive cette offre de reprise et vont apporter leur soutien aux quatre hommes. Qui en auront bien besoin, notamment auprès des banques. « Christian Eckert nous a soutenus pour que les banques restent à la table des négociations. Nous avons alors pu faire une offre définitive courant mai 2014 ». En juillet, SKTB aluminium devenait le nouveau nom officiel de cette unité de production.
« Nous avons pu réussir grâce également à la patience et au courage du personnel qui a connu une année incertaine », apprécie le président, qui évoque déjà le projet d’embauche d’une dizaine de personnes en 2015 (à la production : conducteurs de fours, opérateurs de fonderie, électromécaniciens). D’ores et déjà un nouvel ingénieur est venu renforcer l’équipe de production.
« Nous avons un potentiel ressources humaines important. Nous voulons gagner en compétitivité en améliorant les compétences du personnel avec plus de formations. Nous souhaitons remettre l’apprentissage en route et mobiliser encore plus le personnel », assure Gilles Schmitt .
Autre atout qui a permis le rachat, le soutien des clients. « Nous voulons diversifier notre portefeuille client qui est actuellement tourné à 100 % vers l’automobile », précise le patron de SKTB aluminium . Il pense au domaine de l’emballage, du bâtiment ou encore de l’industrie.
« Le carnet de commandes est plein jusqu’à la fin de l’année », sourit le responsable, qui avec ses trois coéquipiers voit l’avenir de façon positive.
Comme quoi il y a parfois de bonnes nouvelles le lundi matin