Cette première cession de grande envergure de la part du groupe d’Alain Martineau, qui compte une cinquantaine d’entreprises, pour la plupart acquises à la barre de tribunaux de commerce, a pour but de rendre le groupe plus lisible aux yeux des clients et des banquiers, dans un contexte de détérioration de ses résultats et d’endettement accru. A 695 millions d’euros, son chiffre d’affaires a progressé de seulement 3 % en 2012, notamment du fait du retard pris dans le démarrage de l’usine Renault de Tanger. Après un investissement de 120 millions d’euros ces deux dernières années, le résultat net est devenu négatif en 2012, de près de 12 millions d’euros.
« La trésorerie de l’entreprise est bonne, avec un endettement moyen et long terme maîtrisé à 112 millions d’euros pour 103 millions de fonds propres, fin 2013 », explique aux « Echos » Jean-Jacques Fournel, directeur général de GMD. Le projet de cession de seize sociétés, pour un euro chacune, y contribue, même s’il s’accompagne d’abandons de créances et d’apports pour les besoins en fonds de roulement. Il s’inscrit dans un contexte de désengagement de gros clients ( Schneider Electric, Alcatel, Inteva…) qui met à mal certains sites comme Saintronic en Charente Maritime (où une cinquantaine d’emplois ont été supprimés au premier semestre), GMD Pack (Loiret) ou Métalpes (Isère) qui, fin octobre, ont été placés en redressement judiciaire pour l’un et liquidé pour l’autre.
Les représentants des salariés ont rappelé à GMD « qu’il a l’obligation de choisir des repreneurs qui présentent des garanties de pérennité ». Concernant la branche plastique pour l’industrie, des assurances auraient été obtenues de la part des trois repreneurs associés (Franco Zaccomer, Jérôme Rubinstein et Christian Trintignac), dont l’activité industrielle exercée à Amiens ne pèse qu’une douzaine de millions d’euros. « Nos inquiétudes sont encore plus grandes pour la reprise de la division tôlerie, qui représente un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros, par le minuscule groupe SD2M, dont certaines sociétés sont en difficultés », indique un membre du comité de groupe. Son propriétaire, Luc-Eric Krief, est attendu jeudi chez Saintronic, la plus grosse entreprise de ce pôle de plus de 800 personnes, pour présenter son projet industriel et ses capacités financières.