Christophe Léguevaques, avocat au barreau de Paris, spécialiste de la reprise d’entreprises, a fait le déplacement hier après-midi pour finaliser les modalités de la cession de la fonderie Gillet présentée par 27 ouvriers sous la forme d’une coopérative. Leur proposition sera examinée aujourd’hui à partir de 14 h 30 par les juges du tribunal de commerce d’Albi qui se prononceront d’ici 24 à 48 heures.
La fonderie, qui a déposé le bilan en septembre 2008, a été reprise par un groupement d’entreprises (Gillet industrie) puis placée en liquidation judiciaire le 22 juillet dernier avec maintien provisoire de l’activité pendant trois mois. À la date butoir du 12 septembre (reconduite jusqu’à mardi dernier), aucun repreneur ne s’est manifesté pour assurer la reprise de la fonderie et de ses 41 salariés. Jusqu’à ce que ce projet de coopérative ouvrière de production ne prenne forme dans la tête d’un salarié. Une idée retenue et soutenue par l’administrateur judiciaire et ses collaborateurs, Me Jean-Jacques Savenier. L’avocat a également décidé de foncer à leur côté.
«Il existe aujourd’hui peu de fonderies en France avec un personnel autant qualifié dans ce genre de métier qui travaille tout à la fois l’aluminium, le bronze et le cupro-aluminium. La force de la présente offre réside notamment, explique-t-il, dans la participation directe des ouvriers dans le fonctionnement et l’exploitation de la fonderie. Aujourd’hui, avec le soutien de l’union des Scop régionales et Cyrille Rocher, nous proposons aux salariés de prendre leur destin en main, de devenir leur propre patron et de profiter du droit des entreprises en difficulté pour reconstruire un outil de travail compétitif». Une dernière réunion technique s’est tenue hier avant l’oral, à huis clos, d’aujourd’hui en chambre du conseil.