Point de vue de Lamy fidèle et discret lecteur et contributeur de ce blog
Quand va t-on enfin cesser de vouloir trouver ailleurs, ce qui pourrait nous permettre d’avancer, de progresser dans notre économie, nos industries ??
Après avoir voulu copier et envier le modèle anglais (XiXème), puis les modèles économiques US, allemand et japonais, à qui le tour ?????
Cessons de toujours voir mieux ailleurs, et de vouloir copier nos voisins en adoptant leurs solutions…
Ne savons-nous pas utiliser nos propres compétences, notre esprit « débrouillard », notre flexibilité et la richesse de nos infrastructures, pour suivre NOTRE VOIE, qui certes ne sera pas parfaite mais qui nous correspond.
Les succès passés et présents sont là : industrie nucléaire, aviation, automobiles, etc. Travaillons pour le futur en cessant de toujours changer, critiquer nos produits, vouloir faire comme celui-ci ou celui-là.
Soyons nous mêmes avec nos défauts et surtout nos qualités de « gaulois », et avançons, soyons volontaire.
Pour avoir des industries performantes il faut;
-Des matières premières
-De l’énergie bon marché
– Des matériels de production performant
– Des savoirs faire pour utiliser ces matériel de production
– Un faire savoir soit la commercialisation et et le marketing
– Des charges sociales alignées sur les concurrents européens
– Une réglementation en termes de sécurité et d’environnement compréhensible et ne changeant pas tout le temps et incompréhensible
Merci de vous poser la question sur quels sont les atouts de la France concernant les 7 paramètres ci dessous
Vrai que l’on aura jamais (et aucun pays non plus) tous ces paramètres positifs. Attendre que la situation soit idéal…et il sera trop tard. C’est comme dans la vie; il faut savoir se lancer, sans tout maîtriser. Sinon, on ne fait rien qu’attendre!
Les générations qui nous ont précédé n’avaient pas non plus tous les indicateurs au vert, mais ils ont travaillé, pris des risques, fait des paris.
On peut dire que les conditions étaient plus favorables (économie à reconstruire après-guerre), mais surement pas toutes réunies.
L’Allemagne et le Japon, complètement dévastés, ont tôt fait de se redresser, par volonté et pugnacité et sont devenues des puissances bien plus fortes que la France, et ce peu de temps après leur défaite totale. Des exemples. Le Japon a peu de ressources (pas de pétrole, de minerais, etc), mais performe.
Des atouts, on en a eu et on en a encore. Les JO en cours montrent que l’on est encore capable de belles choses. Pour ceux qui manquent et sur lesquels on a prise, à nous (nos gouvernants, financiers et industriels et la population )de faire le nécessaire.
Il manque un élément essentiel à la liste des « indispensables » pour avoir une industrie pérenne et performante : la capacité et surtout la volonté de financement et d’investissements. Cette volonté, elle existait dans la France industrielle des 30 Glorieuses, surtout grâce à certaines familles fortunées (les Peugeot, Michelin, Dassault, etc) et aussi grâce à l’Etat actionnaire (Renault, EDF, Airbus, Chantiers de l’Atlantique, Thomson CSF, Snecma, Framatome, etc), quoi qu’on en dise ou pense aujourd’hui. Avec cette volonté persistante de continuer à investir, même dans les crises et les périodes de creux de marché, l’industrie française a su s’imposer et remporter des marchés au niveau européen et mondial.
Cette volonté, aujourd’hui peu ou prou disparue dans l’industrie, se trouve heureusement encore dans d’autres secteurs économiques comme le luxe, la distribution, l’énergie, la banque ou l’assurance.
La question est donc bien : pourquoi cette volonté d’investissement a-t-elle quasiment disparue de l’industrie privée ? A cause du manque chronique de rentabilité dans ce secteur depuis plusieurs décennies. Les causes en sont multiples :
– plus d’exclusivité sur la fourniture de certaines matières premières + cours mondialisés
– plus d’énergie bon marché (cela ne touche pas que la France)
– moins d’investissement entraine moins de moyens de production performants
– filières de formation laissées à l’abandon
– faibles investissements des industries dans la force de vente à international + incompétence des nouveaux dirigeants à comprendre les marchés internationaux
– niveau de charges sociales incroyablement élevé, destiné à financer les déficits de l’état au lieu d’investir dans les infrastructures et dans l’efficacité des services de l’état
– une règlementation du travail trop complexe et changeante au gré des gouvernements successifs, sans véritable objectif à long terme.
L’Allemagne et le Japon n’auraient jamais pu se redresser après-guerre sans les investissements massifs en provenance de l’étranger. Ces deux économies souffrent d’ailleurs depuis plusieurs années. Le Japon particulièrement, car le PIB par habitant, pourtant au même niveau que celui de l’Allemagne dans les 20 années précédentes, décroche de plus d’un tiers depuis 2006 (et est devenu inférieur de 20% au PIB français par habitant) !
Source : https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=2&codeStat=NY.GDP.PCAP.PP.CD&codePays=JPN&optionsPeriodes=Aucune&codeTheme2=2&codeStat2=NY.GDP.PCAP.PP.CD&codePays2=FRA&optionsDetPeriodes=avecNomP
Globalement d’accord : les industriels français (mais pas seulement eux) ont voulu externaliser les taches les plus difficiles, demandant des investissements importants sans forte valeur ajoutée, etc en pensant se réserver la part la plus « noble » (sic!!) c’est-à-dire , la matière grise, la R&D. Vaste fumisterie que de croire que les pays dit, à l’époque, en voie de développement, allaient se contenter d’exploiter la misère de leur peuple , réduit à la production a plus sale, la plus physique, la moins intéressante!!
Et, se privant de ce qui fait la base de la souveraineté et de l’économie du pas, c.à.d l’industrie, nous nous sommes rendu dépendants, tout en mettant au chômage des millions de personnes, en abandonnant notre savoir-faire, en développant les secteurs les moins lucratifs (alimentations, services, etc) censés compenser ces pertes, tout cela aboutissant à faire supporter ce formidable gâchis financier et humain, à la nation tout entière. Subventions, indemnités à tout va, désertifications de régions et villes, paupérisation de populations fragiles, etc.
Que d’argent gaspillé pour aucun retour sur les finances publiques et aucune amélioration de la vie des gens.
Oui, on peut dire qu’à un certain niveau (industriels, banquiers, gouvernants et politiciens), il y a eut depuis 40 ans, une lâcheté, une naïveté, une incompétence crasse qui aboutissent au résultat actuel.
Trahison des « élites », culte de l’enrichissement à tout va et total abandon de l’intérêt premier du pays et de sa population.
Les investisseurs sont important mais ils ne peuvent qu’être très frileux quand les 7 critères précédemment évoqués sont en orange voir rouge vif