En juillet, Linamar Corporation, spécialisé dans les composants automobiles, avait formulé une offre crédible de reprise pour FVM Technologies (Fonderie de Villers-la-Montagne) et trois autres sites du groupe Arche (Sermi à Annecy, Alfisa en Espagne et la Société aveyronnaise de métallurgie à Decazeville).
L’intérêt du géant canadien pour l’usine de Villers-la-Montagne, près de Longwy, avait redonné espoir aux salariés.
Depuis un an et demi, la société du Pays-Haut, spécialisée dans la fabrication de carters pour l’automobile en alliage léger, a connu plusieurs prolongations de son redressement judiciaire.
Avant d’être placée, début juin, en liquidation judiciaire avec poursuite d’activités, par le tribunal de commerce de Paris. « Malheureusement, Linamar a jeté l’éponge la semaine dernière », déplorent Jean-Louis Jullien, Jocelyn Pizzirulli et Gilles Rubeo-Lisa, délégués syndicaux FO, épaulés par la section CFE-CGC de l’usine.
« Les emplois auraient dû être quasiment tous conservés. L’effectif de FVM Technologies est de 230 personnes, dont une trentaine d’intérimaires. Lors de la reprise, dix-neuf salariés n’auraient pas été gardés. »
Repartir de zéro
Linamar et Renault, l’unique client de FVM, n’auraient pas trouvé de terrain d’entente, selon les trois syndicalistes. « Nous avons du mal à comprendre ce revirement. Des équipes de Linamar sont venues à plusieurs reprises chez FVM pour des prises de contacts et des expertises. »
FVM Technologies repart donc à zéro. « L’administrateur judiciaire – le cabinet BCM – a fixé le dépôt des éventuelles offres de reprise au 30 octobre. Si rien ne se passe d’ici là, FVM sera liquidée le 1er décembre. »
Les syndicalistes évoquent des pistes avec Farinia et le stéphanois GMD, « mais rien de concret. Renault s’est engagé à trouver une solution pour les sites du groupe Arche. Si une reprise globale n’est pas possible, il faudra envisager des reprises individuelles. Nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre. »
Savoir-faire
« Nous avons un réel potentiel », assure Jean-Louis Jullien. « Nous disposons d’un personnel compétent qui sait faire, de machines adaptées, de la surface pour développer la production et d’une situation géographique proche de l’Allemagne. Et le marché de l’automobile repart à la hausse », assure Jocelyn Pizzirulli.
« Nous payons surtout les erreurs et le manque d’investissements de notre ex-patron, le groupe Arche, souligne Jean-Louis Jullien. En l’espace de dix ans, FVM a vu fondre 60 % de son personnel et 75 % de son chiffre d’affaires. En 2014, nous avons perdu les clients PSA et Getrag, partiellement remplacés par Renault. »
Chez les salariés, c’est l’abattement. « Ils sont démoralisés. On commence à en ramasser certains à la petite cuillère », lâche Jocelyn Pizzirulli.