Une centaine d’emplois et une future usine bas carbone d’aluminium recyclé à Ham (80)
- Pierre-Antoine Lefort – Lundi 16 septembre 202
Le groupe ASG a entamé le chantier d’installation d’une nouvelle usine, route de Chauny à Ham. Le site sera amené à produire de l’aluminium recyclé, trois fois moins polluant que de l’aluminium neuf. L’entreprise évoque la création d’une centaine d’emplois, directs et indirects.
Pour l’instant, le site ne ressemble pas à grand chose. Mais les engins de chantier vont résonner durant une année, route de Chauny à Ham. Le groupe ASG, pour Aluminium Solutions Group, est actuellement en train de construire une nouvelle fonderie, spécialisée dans la production d’aluminium recyclé à partir des déchets de ses sites de production et de ceux de ces clients. A termes, il s’agira de produire jusqu’à 80 000 tonnes d’aluminium par an, assure l’entreprise.
La promesse, produire des billettes d’aluminium trois fois moins polluantes que ce qui est actuellement produit ailleurs en Europe. « Cette fonderie va utiliser des déchets en aluminium, de rénovation en particulier, pour produire des billettes en aluminium qui deviennent des menuiseries de fenêtres, de portails, de véranda ou utilisés dans les véhicules électriques et d’autres applications industrielles« , détaille Edouard Guinotte, le président du groupe ASG. « L’aluminium viendra de nos chutes de production ou de celles de nos clients et des chantiers de rénovation dans lesquels on pourra maintenant recycler, récupérer les anciennes fenêtres installées il y a 50 ans et dans lesquelles on va pouvoir récupérer cet aluminium pour en faire de nouvelles billettes totalement identiques à l’original, et créer ainsi une boucle fermée de recyclage infini de ce produit stratégique. »
La promesse d’une centaine d’emplois
Cette localisation, juste à côté d’un autre site du groupe et accessible depuis les autres usines d’ASG ailleurs en France et en Europe, ne doit rien au hasard, mais elle porte également la promesse d’une centaine d’emplois, directs et indirects, dans ce territoire marqué par la désindustrialisation. « Cela permet déjà de revitaliser une friche industrielle sur ce site qui est un site métallurgique plus que centenaire, qui a vécu les hauts et les bas de l’industrie métallurgique en France, donc on donne un nouvel élan », poursuit Edouard Guinotte.
Les embauches, elles, doivent débuter en début d’année, une quarantaine « pour nos emplois directs, que ce soit dans les métiers de la maintenance, de la conduite de machines automatisées et des postes aussi administratifs pour le fonctionnement complet de la fonderie. Nos emplois indirects sont surtout dans la logistique, la maintenance industrielle et les études« , ajoute David Petitjean, futur directeur de la fonderie. « Il nous reste environ un an de travaux qui consistent à construire le bâtiment lui même, installer l’ensemble des équipements achetés, faire le démarrage en production. C’est en même temps challengeant mais réalisable. Le but est d’être en production dès fin octobre 2025. »
50 millions d’euros d’investissement
Ces perspectives rassurent les autorités. Préfet de la Somme, élus locaux, tous ont fait le déplacement ce vendredi à l’occasion de la pose de la première pierre. « D’autres personnes frappent à la porte pour des activités annexes », confie le maire de Ham, Eric Legrand, qui évoque « une société dans la région qui souhaite installer un centre de tri, d’anciennes menuiseries ou d’anciennes d’anciens produits de l’aluminium à recycler et qui pourront être proposés à la refonte pour une nouvelle vie. C’est ça aussi la qualité du projet, c’est de s’inscrire dans un cercle vertueux de l’économie circulaire. »
« La ville de Ham et son territoire ont beaucoup souffert ces dernières années de la désindustrialisation », rappelle Eric Legrand. « Ce site a compté jusqu’à 1400 salariés, d’autres en ont compté plusieurs centaines voire même plus de mille. Depuis 30 ou 40 ans, on a perdu des milliers d’emplois sur la ville, donc aussi des habitants. Evidemment, voir revenir de l’emploi sur le territoire, c’est primordial et cela aura un impact sur les autres activités que peut être le commerce ou le logement. » Au total, le groupe ASG a investi 50 millions d’euros, dont environ 9 millions d’aides publiques.