L’Etat abondera à hauteur de 15 millions d’euros dans ce projet d’économie circulaire qui prévoit d’équiper le site d’un nouvel « auget » permettant d’enfourner les ferrailles dans les convertisseurs et d’adapter la logistique pour augmenter l’approvisionnement local en acier usagé. Pour parfaire le dispositif, ArcelorMittal va également installer un nouveau four de préchauffage d’acier liquide et un four électrique de préfusion.
Cycle vertueux
Le sujet n’est pas nouveau pour le groupe sidérurgiste . Facile à récupérer grâce à ses propriétés magnétiques, l’acier est le matériau le plus recyclé dans le monde. En Europe, 90 % des emballages acier repartent dans un nouveau cycle de vie. Les usines tricolores d’ArcelorMittal réenfournent déjà près de 2 millions de tonnes de ferrailles dans leur process. « Cela représente plus de 18 % de ferrailles pour chaque tonne d’acier produite dans la filière fonte », détaille le groupe.
Ce cycle vertueux alimenté par les déchets ménagers en acier, les navires hors d’usage ou le démantèlement de wagons, permet d’éviter l’émission de 2,4 millions de tonnes de CO2. Mais à Fos-sur-Mer, ce réemploi est encore faible : à peine 100.000 tonnes sur une production annuelle de plus de 4 millions.
Le groupe s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO2 de 30 % d’ici à dix ans, et vise la neutralité carbone d’ici à 2050. En plus de l’acier recyclé, ArcelorMittal mise également sur le passage à l’hydrogène pour alimenter ses hauts-fourneaux. Ce projet, baptisé « Smart Carbon » est en cours d’étude à Fos-sur-Mer pour construire une deuxième usine Carbalyst après celle en construction à ArcelorMittal Gand (Belgique). Le procédé consiste à capturer le carbone des gaz résiduels des hauts-fourneaux pour le convertir biologiquement en biocarburant éthanol ou comme matière première de carbone recyclé pour l’industrie chimique.