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mercredi 14 Fév, 2024
Catégorie : Actu flash

Flèche de Notre-Dame :

VIDÉO – Flèche de Notre-Dame : ces artisans fabriquent les ornements qui seront visibles d’ici l’été

Par V. F | Reportage TF1 : Michel Izard, Bertrand Lachat et David Salmon
Publié le 12 février 2024 à 21h05, mis à jour hier à 16h35

 

Source : TF1 Info

 

À moins d’un an de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le gigantesque échafaudage qui enserrait la flèche continue d’être démonté.

Avant cela, son armature, entièrement en bois, est recouverte d’une couche de plomb qui la protègera des intempéries pour les siècles à venir.

Une étape cruciale qu’a suivie le JT de TF1.

L’échafaudage qui enserrait la flèche de Notre-Dame s’effeuille peu à peu, laissant apparaître l’incroyable travail réalisé par des centaines d’artisans pour lui redonner sa splendeur. Cette célèbre flèche, conçue par l’architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc, s’était effondrée avec d’autres parties de la cathédrale lors de l’incendie spectaculaire du 15 avril 2019, suscitant une émotion planétaire. Elle est réapparue pour Noël avec sa croix et son coq, à 96 mètres de hauteur. Ses ornements commencent également à se distinguer. Ils ont été recouverts d’une couche de plomb, comme le reste de la flèche, afin d’être protégé des intempéries pour les siècles à venir. Une étape cruciale à 10 mois de la grande réouverture de la cathédrale.

Des œuvres uniques

Ce travail a pris forme dans la fonderie Huguenin à Vézelise (Meurthe-et-Moselle). Le renouveau de la flèche de Notre-Dame s’est joué en partie dans leurs chaudrons remplis de plomb chauffé à 400°C. Un savoir-faire devenu rare qu’on appelle le coulage au plomb sur sable. Cette technique venue du fond des âges permet de faire naître des œuvres uniques à chaque fois. Mais cela ne se fait pas sans contrainte. « La pièce doit être creuse, car une pièce en plomb pleine, ça fait 100 kg », explique Antoine Huguenin, dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article. L’intérieur est ensuite rempli de sable. Au total, 2000 pièces vont ainsi être coulées pour les ornements de la flèche. Une profusion de fleurons, de crochets, de grappes, décors floraux, gargouilles et même des statues de grand-ducs et de griffons qui sont la signature de Notre-Dame.

Le plomb, mou par nature et donc facilement façonnable, est utilisé depuis l’Antiquité. « Si on veut conserver nos monuments dans l’état où ils sont, je pense qu’il faut garder le plomb », assure un artisan. Il ajoute que cette technique est sans risques si on est bien protégé. Cela passe donc par le port d’un masque contre les émanations toxiques pendant la soudure, d’une combinaison et de gants obligatoires. Légèrement chauffées pour faciliter le travail, les tables de plomb sont ensuite martelées au battoir. C’est à Jarny, dans la société Le Bras Frères, spécialisée en charpentes, que la couverture de l’aiguille de la flèche a été préparée. Le plomb a été plaqué sur la structure de bois tel un habit sur mesure. « On fait une grande répétition de la pose de la couverture de manière à limiter au maximum le temps d’intervention sur site », souligne le couvreur Pascal Bouvet.

On fait pas ça pour dix ans, on fait ça pour l’éternité.

Un couvreur

Pour ceux qui avaient travaillé sur la cathédrale avant l’incendie, c’est une plaie à vif qui se referme. « Ça m’a profondément blessé, j’ai mis deux ans avant de pouvoir y retourner. Mais maintenant, on va aller poser toutes ces tables avec le cœur et l’âme des couvreurs », lâche Émile Benoit. Leur temps est venu d’intervenir sur le chantier. Après l’érection de la charpente, la pose du coq et de la couronne, c’est donc au tour des couvreurs d’entrer en action. Ils ont commencé par le haut et vont descendre petit à petit. Les jupes de plomb, bien ajustées, vont assurer l’étanchéité. « C’est assez émouvant, on pose ce plomb pour une sacrée période. Normalement, on ne sera pas là pour le démonter ou le refaire et peut-être nos enfants non plus. On fait pas ça pour dix ans, on fait ça pour l’éternité », reconnaît un couvreur.

La décision de reconstruire à l’identique et donc de refaire toute la toiture en plomb telle qu’elle était depuis le 13ᵉ siècle a été prise en juillet 2020, même si au moment de l’incendie, la dispersion de poussières de plomb, nocives pour la santé, avait soulevé des inquiétudes dans le quartier. « Cette flèche, maintenant qu’elle est là, ne fait courir aucun risque aux riverains, à l’environnement. On est à 90 mètres de hauteur et le plomb, il ne faut pas l’ingérer, donc il n’y a  aucun risque d’ingestion. On va même déployer un système de traitement des eaux de ruissellement », précise Philippe Jost, président de l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame ».

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Pour l’architecte Axelle Ponsonnet qui a suivi le dossier de reconstruction, c’est la concrétisation de quatre ans de recherches et de travail. « J’ai connu la flèche à travers les papiers, les dessins, toutes les archives qu’on a trouvées, les photos, donc je la connais par cœur même si je l’ai jamais vue avant. Là, c’est vrai que c’est assez magique de voir se réaliser sous nos yeux et qu’on puisse la toucher », affirme-t-elle. En descendant, la flèche s’élargit et devient plus complexe avec des décors sculptés, des moulures et un enchevêtrement de poutres, de poinçons et de chevrons qui seront tous recouverts, cachés sous une peau de plomb.

Mais l’ensemble de la flèche ne se verra pas d’un seul coup. Les échafaudages vont être retirés petit à petit jusqu’au moment des Jeux Olympiques (26 juillet-11 août) où elle sera bien visible dans le ciel de Paris.


V. F | Reportage TF1 : Michel Izard, Bertrand Lachat et David Salmon

 

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