EDF envisage d’investir 450 millions d’euros pour la création d’une fonderie qui recyclera des métaux très faiblement radioactifs (TFA) sur le site de l’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) fermée en 2020. Ce projet, qui pourrait voir le jour en 2031, va déjà faire l’objet d’un débat public entre le 10 octobre et le 7 février 2025.
Fermée en 2020, entraînant la destruction de près de 2 000 emplois directs et indirects dans le Haut-Rhin, la plus vieille centrale nucléaire de France, mise en service en 1977 et qui produisait plus de 12 TWh annuels via deux réacteurs depuis Fessenheim, pourrait laisser place à un centre de recyclage de métaux très faiblement radioactifs (TFA) d’ici 2031.
Le Technocentre engendrerait la création de 200 emplois
Ce projet de fonderie, piloté par EDF et baptisé « Technocentre », représente un investissement de 450 millions d’euros avec la création de 200 emplois sur l’ancien site de la centrale en cours de démantèlement. Avec un rendement de 85 %, ce Technocentre serait en mesure de recycler 500 000 tonnes de déchets par an, issus du parc nucléaire français, voire européen, selon Laurent Jarry, directeur du site EDF de Fessenheim, pour en faire des lingots de 20 kg qui serviraient de matières premières aux industriels dans une logique d’économie circulaire. »
Actuellement, ces métaux sont envoyés au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), situé à Soulaines-Dhuys dans l’Aube, pour y être stockés définitivement. « Nous portons ce projet pour maintenir notre activité sur ce territoire », a indiqué Laurent Jarry, en précisant que EDF réutilisera les bâtiments administratifs sur le site de l’ancienne centrale, d’une superficie de 15 hectares, dont l’énergéticien est propriétaire.
Les autorités allemandes ont déjà formulé leur opposition
Dans le cadre de son projet post-Fessenheim, EDF a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) qui va débuter ses consultations à partir de ce jeudi 10 octobre jusqu’au 27 février 2015, dans un périmètre allant de Colmar à Mulhouse, ainsi que par le biais d’une plateforme participative en ligne.
Présidé par Jean-Louis Laure, le débat portera sur les enjeux techniques, industriels, socio-économiques dans le cadre de la revitalisation de ce territoire situé au bord du Rhin, mais aussi sur les enjeux environnementaux, tout en abordant des questions ayant trait aux mobilités et à la santé publique. Il sera également traduit en allemand pour être accessible à la population et aux autorités situées Outre-Rhin, bien que la région du Bade-Wurtemberg et la préfecture de Fribourg-en-Brisgau aient déjà formulé leur opposition à ce projet.