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Par : piwi
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lundi 16 Sep, 2019
Catégorie : Non classée

Emploi : urgent, l’industrie ardennaise cherche apprentis

L’Ardennais –

88% d’insertion professionnelle à la fin de l’apprentissage – Suite des métiers qui ont du mal à recruter, avec la métallurgie.

Emmanuelle, Tiffany, Audrey et Justin, des âges différents, des parcours personnels qui ne se ressemblent pas.Emmanuelle, Tiffany, Audrey et Justin, des âges différents, des parcours personnels qui ne se ressemblent pas. – M.S.

À l’heure de la rentrée, l’Union des industries et métiers de la métallurgie peine à recruter des candidats pour ses filières d’apprentissage. L’offre ne manque pourtant pas et les jeunes qui s’y engagent ont de fortes chances d’être rapidement recrutés.

Exemple avec quatre apprentis d’âges et de parcours totalement différents, qui se retrouvent au pôle formation de l’UIMM avenue De-Gaulle, à Charleville.

1) Justin Kassongo, 17 ans, en “S” avant de se professionnaliser
L’apprentissage étant ouvert entre 16 et 30 ans, le profil des candidats varie beaucoup. Ainsi, le Troyen Justin Kassongo n’a que 17 ans. « Je suivais une filière classique en première S, la voie royale dit-on. Mais je ne voyais pas ce que j’allais pouvoir faire après le bac. Je suis venu ici aux portes ouvertes, il y a deux ans. J’ai finalement choisi la voie de la professionnalisation, en faisant un bac STI, puis un BTS en maintenance. »

Le jeune homme étudie aujourd’hui en alternance, se partageant entre le pôle formation carolomacérien et l’usine Nestlé à Challerange. « Je suis très bien accompagné. C’était le grand saut. Je craignais pourtant d’avoir du mal à m’intégrer. »

2) PSA a débloqué un poste pour Emmanuelle Huberty, 22 ans
Après un bac pro commerce et une année en BTS manager, Emmanuelle Huberty a vite compris que « ce n’était pas mon truc ». Elle a donc voulu découvrir le monde de l’industrie de sa propre initiative. « Mon père y travaillait et l’industrie m’a toujours plu, même si c’est un milieu qui fait un peu peur. On n’ose pas franchir le pas, mais c’est passionnant. »

Là voici reconvertie, travaillant chez PSA qui a débloqué un poste pour elle. Avec une énergie peu commune, voilà la Carolomacérienne pilote de ligne de production au noyautage.

3) Tiffany Guibert, 24 ans, ouvre une porte qu’elle croyait fermée

Après un bac professionnel pilote de ligne de production (PLP), Tiffany Guibert, 24 ans, native de Villers-Semeuse, n’a pas pu faire le BTS maintenance qu’elle espérait. Elle est devenue intérimaire après avoir suivi un contrat d’avenir (un prédiplôme en métallurgie) au pôle formation de l’UIMM. Inscrite en intérim, elle a passé 18 mois chez PSA, au cours de deux contrats. « J’avais envie et j’apprenais vite, mais je pensais que la porte était fermée. » PSA lui a proposé de suivre un BTS fonderie en alternance. « Une grande opportunité », pour la jeune femme.

4) Audrey Waslet, 31 ans, une “super-nana en soudure”

C’est encore un tout autre parcours que celui d’Audrey Waslet, montrant toute la diversité des âges et des origines des jeunes en apprentissage. Elle était caissière dans une grande surface et c’est à son poste qu’elle a rencontré son futur employeur. Après une remise à niveau au pôle formation avenue De-Gaulle, elle a passé avec succès son CAP de soudure. « Je suis une super-nana en soudure, s’amuse-t-elle. C’est plutôt un métier d’homme, mais j’ai toujours voulu faire de la soudure. Alors, j’ai sauté le pas. C’était maintenant ou jamais. »

Elle a suivi ensuite un bac professionnel pilotage de ligne de production. Aujourd’hui, elle travaille à l’usine LU de Charleville-Mézières, d’abord à la qualité, avant d’intégrer la ligne de production.

5) 171 apprentis à la rentrée 2019 dans les Ardennes
Ces quatre apprentis font partie des 171 ayant effectué leur rentrée entre le 26 août et le 9 septembre. Parmi eux figurent 82 nouveaux inscrits, les autres étant en poursuite d’études. Le pourcentage de filles oscille entre 5 et 8 % selon les années. Leur formation va du CAP au BTS, et même au diplôme d’ingénieur. « Ils arrivent avec des profils variés, après un cursus général, sont en réorientation ou en reconversion, travaillaient auparavant dans le bâtiment ou les métiers de bouche », explique Mathilde Benoit-Girgenti, la responsable du pôle formation carolomacérien. « Cependant une quarantaine de places restent disponibles, ajoute Christelle Mayette, conseillère en formation. Un chiffre constant d’une année sur l’autre », montrant que l’industrie peine toujours à recruter malgré ses besoins.

88% d’insertion professionnelle à la fin de l’apprentissage

L’industrie a du mal à recruter, y compris dans ses filières d’apprentissage. Elles garantissent, pourtant, à 88 %, une insertion professionnelle en fin de cursus. Toutes les filières recrutent et les chefs d’entreprise sont clairs : ils ne recherchent pas forcément un niveau, mais des gens motivés, intéressés.

« L’UIMM est là pour accompagner l’obtention des compétences, explique la responsable du pôle carolomacérien. Pourtant, nous avons du mal à recruter quand même. » Fonderie, usinage, soudure-chaudronnerie, maintenance, recherchent des jeunes motivés au-delà même de la quarantaine de postes encore officiellement à pourvoir. L’UIMM a donc mis en place des dispositifs d’immersion ou préqualifiants pour permettre aux 16-30 ans, éligibles à l’apprentissage, de tester et de découvrir le monde de l’industrie et ses métiers. La rentrée en apprentissage, elle, reste possible jusqu’au mois de décembre. Le centre de formation ouvre aussi ses portes : en septembre-octobre, tous les mercredis de 14 heures à 19 heures et les samedis 5 et 19 octobre de 9 h 30 à midi. Sans oublier les « prépas apprentissage », un « sas » de 350 heures avec des stages en entreprise.

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