La dinde de Noël aura un goût un peu amer pour les 450 salariés de la Fonderie, mis en vacances forcées. Leur usine ferme pour deux semaines et demie, ce qui n’est pas forcément pour rassurer.
La situation dans le secteur automobile, on la connaît. Les conséquences chez les équipementiers locaux se paient cash. A la Fonderie Fonte (comme chez la voisine de l’alu mais dans un autre contexte), la baisse de régime des constructeurs Renault et Fiat, les deux principaux clients de l’entreprise, se traduit par un déficit d’activité. Et par un arrêt de l’usine, un peu plus court que ce qui était envisagé en novembre, mais de près de trois semaines quand même.
« Il y a quand même un sentiment d’inquiétude »
« Faire appel à du chômage partiel, ça coûte cher à l’entreprise, explique Tony Cleppe, délégué CGT. Donc, ils préfèrent nous faire rembaucher un peu plus tôt ».
Selon les chiffres fournis au mois de novembre par la direction locale (*), le volume de production sera finalement en retrait de 15 % en 2012 par rapport à 2011. La production est stoppée depuis hier. Les ouvriers ne reprendront le chemin des ateliers que le 3 janvier. Six jours de chômage partiel et des jours de congés leur sont imposés.
Comment on vit cette période quand on est fondeur ? Si financièrement, les salariés, indemnisés à 75 % du brut, ne paient pas l’addition, ça tourne (un peu) dans les têtes. « Il y a quand même un sentiment d’inquiétude, constate Tony Cleppe, toujours lui. Les fêtes de fin d’année, oui, on va les passer normalement mais pas sereinement ».
Cadence réduite
Frédérick Vaucelle, un de ses collègues, le souligne quant à lui : « On est déjà passé en cadence réduite depuis quelques jours. On produit moins de carters à l’heure. Et les effectifs intérimaires ont été réduits ». Forcément, ça fait réfléchir.
« Les gens ont peur de 2013 et la direction ne les rassure pas, estime de son côté Noël Turpault, un autre ouvrier CGT. Le président de la fonderie a dit qu’il avait des inquiétudes pour l’année prochaine ». 2013, l’année de tous les dangers ?
(*) Contactée, la direction de la fonderie n’a pas souhaité s’exprimer.