«Cela fait drôle. Je n’ai jamais assisté à une vente comme ça. Dans le groupe SGF pendant trente-cinq ans, j’étais à Soissons depuis 1984. Là encore, ça va, il y a du monde, c’est vivant, mais quand l’usine est vide… » Manuel Pires fait partie des 129 salariés qui, le 29 novembre dernier, ont appris que la fonderie Focast, leur fonderie, était en liquidation judiciaire. En clair, c’était fini.
Depuis le mois de mars, l’ouvrier a, temporairement, retrouvé ses anciens ateliers, avec une mission particulière : assister la société Mercier, qui regroupe des commissaires-priseurs judiciaires spécialisés dans les suites de liquidations judiciaires, pour la vente aux enchères des actifs, hors immobilier, qui avait lieu hier après-midi. « J’oriente les gens qui viennent. Parfois, c’est un peu plus difficile parce qu’il y a des étrangers », témoigne Manuel Pires.
Si une exposition publique des plus de deux cents lots en vente était proposée mercredi et hier matin encore, Bruno Decock, responsable de cette vente chez Mercier, a accueilli des acheteurs potentiels sur le site depuis plusieurs semaines.
« Nous sommes assez spécialisés dans les ventes de complexes industriels. À chaque fois, nous intégrons quelques anciens salariés en CDD pour leurs compétences et nous aider, notamment, à créer les lots, mais aussi gérer la dépollution du site, hors sol », explique Bruno Decock.
Avant même que le bruit du marteau tenu par Me Thuillier résonne à chaque adjudication, la vente aux enchères – organisée à l’hôtel des Francs pour des raisons pratiques – se présentait plutôt bien.
Dossier : Philippe Robin
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