Le Monde –
Née dans la Loire, la marque reprise par un fonds d’investissement annonce 2,4 millions d’euros d’investissement pour créer une usine. La société promet de créer 270 emplois d’ici cinq ans.
Tel le Phénix, Revin cherche à renaître de ses cendres. Considérée dans le passé comme le poumon industriel des Ardennes, la cité, située à une trentaine de kilomètres au nord de Charleville-Mézières, devait sa réputation notamment aux lave-linge à ouverture haute fabriqués par Electrolux et aux baignoires en fonte, une spécialité de la fonderie Porcher. D’autres entreprises comme Faure et la fonderie Henon renforçaient cette renommée.
Au plus fort de son activité, quelque 5 000 salariés travaillaient dans les différentes usines. Le centre-ville était quotidiennement animé. En 1968, Revin comptait 12 156 habitants. Avec la crise de la sidérurgie dans les années 1970, la ville a plongé. « Les difficultés se sont ensuite aggravées avec la fermeture de fonderies, l’absorption d’Arthur Martin par Electrolux », rappelle l’historien René Colinet. En quelques années, la ville a perdu la moitié de sa population et compte actuellement 6 200 habitants, dont 27 % n’ont pas d’emploi.
Les souvenirs du glorieux passé sont encore visibles à la sortie de la ville. Des bâtiments vides, sans fenêtres, aux toitures en tôles bleues couvrant des murs blanchâtres, s’étalent le long de la Meuse, qui traverse la ville. C’est la friche Porcher sur laquelle les Cycles Mercier veulent réimplanter l’assemblage de vélos.
La marque, détenue depuis le courant des années 2000 par le très discret fonds luxembourgeois Starship Investments, annonce l’investissement de 2,4 millions d’euros dans le projet d’assemblage de vélos mécaniques et électriques, soit sous la marque Mercier, le manufacturier historique de Raymond Poulidor, soit sous celle de distributeurs. Elle promet de créer 140 emplois dans un premier temps, ensuite 270 d’ici cinq ans.
Soulagement pour le maire
Les travaux d’aménagement du site devraient débuter en mars et les premiers cycles
pourraient sortir à la fin de l’année 2021. Un soulagement pour le maire, Daniel Durbecq :
« Cette relocalisation a beaucoup d’avantages. L’usine va trouver sur place une main-d’œuvre rapidement disponible, un espace qui répond à ses besoins avec 15 000 m² de bâtiments dans une parcelle de 25 000 m². Notre proximité avec la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne est aussi un atout. »
Afin de réussir cette implantation, l’Etat et la région Grand-Est apportent chacun 800 000 euros. En plus, la région prendra en charge la formation des demandeurs d’emploi choisis par la société et une partie des travaux d’aménagement des locaux. L’autre partie incombera à la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse. D’autres partenaires se sont engagés à apporter leur contribution : l’Europe, l’agence Ardennes Développement qui a négocié avec Cycles Mercier, la mairie de Revin avec la mise à disposition du site.