Les Echos -Xavier FONTANET
Alors que les Etats-Unis ont choisi la Renfe pour exploiter leur première liaison de train à grande vitesse, Xavier Fontanet revient sur la décision de la Commission européenne qui a entraîné le refus de la fusion Alstom-Siemens.
La première liaison TGV aux Etats-Unis entre Houston et Dallas va être exploitée par la Renfe , l’équivalent de la SNCF espagnole, les infrastructures étant construites par Salini Impregilo, un groupe italien. Encore un signe qui montre à quel point les métiers se mondialisent et qui rappelle à la Commission européenne l’énorme bourde qu’elle a commise en refusant la fusion Alstom-Siemens .
Leaders nationaux de taille mondiale
Cantonnons-nous à la production (le cas de la distribution étant différent) :
la première erreur de la Commission est d’avoir mesuré la concurrence sur un territoire beaucoup trop restreint. Aujourd’hui, le terrain n’est plus le pays ni le continent mais le monde ;
la deuxième erreur, c’est d’être en retard d’une guerre : l’Amérique et la Chine cherchent aujourd’hui systématiquement à susciter des leaders nationaux de taille mondiale, fût-ce au prix de fortes parts de marché local.
La troisième erreur est d’avoir des conseillers qui utilisent encore les courbes traditionnelles d’offre et de demande comme support conceptuel. Celles-ci sont dépassées : elles expliquent qu’il vaut mieux avoir de petits concurrents qui s’étripent avec de petites marges, alors qu’aujourd’hui une industrie concentrée à cause de l’effet d’expérience a des coûts plus bas. Même si son leader a des marges confortables, le prix de marché lui aussi est plus bas.
Pourquoi les Etats-Unis ne construisent pas des TGV ?
Le grand Charles souhaitait que les Européens fassent de grandes choses en dehors d’Europe, et bien il serait fier de la Renfe et de Salini Impregilo !
Au passage, si la direction générale de la SNCF n’était pas constamment empêtrée à gérer nos grèves, elle aurait pu être sur ce deal. Quant à la Commission, en espérant que la leçon a été comprise, on pourrait lui suggérer de faire évoluer sa mission et de lui demander non plus de s’occuper des prix, mais, métier par métier, de rapprocher les concurrents européens pour créer des vrais leaders capables d’affronter la concurrence mondiale. Ce serait une façon efficace de faire l’Europe.
Pas d’accord avec cette opinion.
Si la fusion Alstom-Siemens avait été acceptée, Alstom aurait purement et simplement été absorbé, phagocyté par son concurrent allemand.
Il n’y a que les financiers (intéressés) qui auraient été gagnants dans l’affaire. Et nos hommes politiques, qui ne sont depuis 40 ans, que des fossoyeurs de l’économie et de l’industrie française !!!
Sous un autre régime, ils auraient mérités de finir leurs jours à casser des cailloux, pour sabotage et incompétence grave…Dommage !
ALSTOM va prendre probablement possession de Bombardier et former une entité bien plus homogène. D’ailleurs, il n’y a qu’à lire les journaux : tous les jours ou presque, on annonçe des marchés gagnés par ALSTOM partout dans le monde.
Encore aujourd’hui :
https://www.msn.com/fr-fr/finance/o…
Voilà pourquoi l’Europe n’est pas, et ne sera jamais une entité économique et politique, capable de faire front aux USA et à la Chine.
Les pays de l’Europe de l’Est ont été généreusement pourvus en subventions et aides diverses par l’Europe, pour se mettre à niveau techniquement et économiquement.
Pourtant, pour certains dont la Pologne, qui n’a jamais refusé ces milliards versés annuellement, n’en affichent pas moins AUCUNE SOLIDARITE ni retour, dans ses choix économiques et politiques.
Bilan : les milliards investis dans ce pays ont servi (et servent encore) à acheter non pas européen, mais américains, à l’instar de l’armement!!
https://www.latribune.fr/entreprise…
On voit bien l’intérêt purement nationaliste et économique de ces entrées (et la naïveté de nos dirigeants politiques et autres instances européennes!!) dans l’Union Européenne..
La construction européenne a été et demeure à tout jamais une escroquerie intellectuelle et morale…