Paru dans Les Echos – de Emmanuel Grasland crédit photo Adrien Daste
« Jusqu’au 15 mars, nous n’avons pas senti la crise. Les activités de services avaient un peu baissé en Chine. Mais tout le monde pensait que cela allait passer très vite ». Pour Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran, le choc de la pandémie fut aussi violent qu’inattendu. Mais en taillant très vite dans les coûts, l’actuel pilote du fleuron français de l’aéronautique, a su faire éviter au groupe le mal de l’air. Tout en préparation au mieux sa succession. Le 1er janvier il cèdera en effet les manettes à Olivier Andries, qui aura à son tour de sérieux défis à relever, en pleine crise de l’aérien : évolution du modèle d’affaires, gestion de fournisseurs fragilisés et nécessaire réduction des émissions de CO2 des moteurs. D’autant que, malgré des performances spectaculaires en Bourse, ce poids lourd de notre industrie garde fortement ancrés les traits de notre culture nationale, avec des syndicats puissants et remuants, ainsi qu’une histoire managériale complexe, à la fois plutôt endogène et sujette à de fréquentes luttes de pouvoir. En pleine turbulences sanitaires, Emmanuel Grasland, journaliste au service Enquêtes des Echos, a pu rencontrer le patron sortant et son successeur pour en découvrir davantage sur ce joyau industriel et stratégique. Bonne lecture !