Comment Renault a amélioré la qualité de ses voitures
Le constructeur démultiplie les contrôles effectués par l’IA sur ses chaînes de montage. Et s’est organisé pour détecter au plus tôt les défauts de jeunesse de ses nouveaux modèles.
Par Lionel Steinmann
Lors d’une réunion avec la presse ce mercredi, le patron de la qualité et de l’industrie Thierry Charvet a détaillé les résultats d’un plan lancé en 2021 sur le management de la qualité. A l’époque, la performance sur ce sujet était « correcte, mais perfectible », résume le dirigeant.
Depuis, le nombre d’incidents sous garantie durant la première année d’utilisation a reculé de 40 %. Le nombre de pannes nécessitant un remorquage la première année a, lui, été divisé par deux, ce qui met Renault « au meilleur niveau du marché », selon Thierry Charvet.
IA omniprésente dans les usines
Autre indicateur surveillé de près : le nombre de réclamations clients pendant les trois premiers mois d’usage. Malgré une vague de lancements en 2024 (R5, R4, Symbioz, Dacia Bigster…) et les risques de défauts de jeunesse que cela comporte, le groupe a réussi à descendre cet indicateur à 21 signalements pour 1.000 voitures, ce qui le situe, là aussi selon lui, au meilleur niveau du secteur.
Cette amélioration a été obtenue en actionnant plusieurs leviers. Si l’accent sur la robustesse est mis dès la conception des voitures, un travail de fond a été mené dans les usines. Le nombre de caméras contrôlées par l’IA le long des chaînes de montage est passé de 10 à 500 par site, et doit encore doubler d’ici à 2027. Ces caméras vérifient l’ajustement au dixième de millimètre des pièces de carrosserie, et ne laissent passer aucun microdéfaut de peinture ou connecteur électronique mal ajusté, là où l’oeil humain est forcément plus faillible.
Renault a par ailleurs fait de gros efforts pour que les défauts d’un nouveau modèle soient détectés très tôt, afin d’être corrigés le plus vite possible. Le constructeur faisait déjà parcourir des centaines de milliers de kilomètres à ses nouveaux véhicules sur les pistes ultrasecrètes de son centre d’Aubevoye, en Normandie, afin d’assurer la validation.
Il a ajouté à ce processus des « runs qualité », assurés par des centaines de collaborateurs à qui l’on confie un véhicule au moment où débute la production en série. « Il s’agit de débusquer dans la vie réelle les cas limites qui n’ont pas été prévus par l’ingénierie », explique le directeur de la qualité industrielle Antoine Sillard. Et de voir très vite quelle réponse lui apporter. Huit millions de kilomètres ont ainsi été parcourus cette année par 1.200 collaborateurs à bord de 405 véhicules.
Surveillance post-production
Cette volonté d’être plus réactif s’est également traduite par la signature d’un partenariat avec les sociétés de dépannage en France et dans plusieurs pays d’Europe. Le constructeur est désormais informé dans la demi-heure lorsqu’un véhicule sous garantie a besoin d’une assistance, alors qu’il ne l’était auparavant que 30 jours plus tard lorsqu’il recevait les demandes de remboursement de l’assurance.
Grâce à cette organisation, Renault a gagné plusieurs semaines dans la détection du dernier coup de chaud sur la qualité, un problème électrique qui empêchait certaines des premières R5 de démarrer, à l’automne 2024. Cela a permis de réduire la portée du rappel qui a dû être déclenché.
L’usine de Douai, où la R5 est assemblée, a suivi le sujet de près. Les sites de montage ne se contentent pas d’assurer la conformité de leur production à la sortie de la chaîne, mais doivent également surveiller ce qui se passe ensuite. Ils sont informés au jour le jour du nombre de dépannages dont ont besoin les modèles qu’ils ont produits récemment.
Prochaine étape : baisser les réclamations clients durant les trois premiers mois à 10 pour 1.000 voitures, à l’horizon 2027. Plus largement, le plan stratégique qui doit être dévoilé au printemps prochain comportera un volet qualité, annonce Thierry Charvet.
Lionel Steinmann



Renault a encore des progrès à faire:
Je viens d’acheter un Austral : Volant mal monté, pièce manquante sur porte arrière;
Le pire est au niveau du concessionnaire et du Sce Client Renault: Problème de connexion avec le système OpenR Link: le concessionnaire ne sait pas corriger, m’envoie sur la plate forme dédiée chez Renault, qui me donne une explication fausse et une solution qui, si je l’avais appliquée n’aurait rien changé