Climat : ces 50 sites industriels que l’Etat cible pour faire des économies d’eau
Le gouvernement a identifié des sites manufacturiers avec un fort potentiel de réduction de consommation auxquels un accompagnement personnalisé sera proposé. C’est l’une des mesures phares du « plan eau » qui vise une baisse de 10 % des prélèvements d’ici à 2030 dans le pays.
Par Muryel Jacque
Economiser l’eau. Jusqu’à il y a peu en France où la ressource ne manque pas, c’était presque impensé. Mais les conséquences de plus en plus visibles du changement climatique, et surtout l’été 2022, ont bousculé les certitudes. Et poussé le gouvernement à vouloir « organiser la sobriété », avec un objectif phare détaillé dans son « plan eau » : baisser de 10 % l’eau prélevée d’ici à 2030.
Les industriels se sont lancés dans la bataille. Les comités stratégiques de filière rendront leurs propositions pour moins prélever et moins consommer aux ministères de la Transition écologique et de l’Industrie d’ici à la fin de l’année. Les plans des quatre filières les plus consommatrices – mines et métallurgie, chimie et matériaux, agroalimentaire et électronique – sont même attendus dès la mi-octobre.
« Démarche gagnant-gagnant »
Mais, en parallèle, le gouvernement a voulu attaquer le problème par une autre face, en faisant « du très ciblé sur des sites identifiés », explique-t-on au ministère de l’Industrie. Un peu à l’image de ce qui se fait sur la décarbonation de l’industrie, il a listé une cinquantaine de sites industriels avec un potentiel de réduction particulièrement important. Ces sites ont tous en commun d’être à la fois des gros consommateurs d’eau et d’être situés dans des zones de tension ou dans une zone qui sera soumise au stress hydrique dans les prochaines années.
Ils sont « très mobilisés », indique le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, aux « Echos ». « Nombreux sont ceux qui ont compris qu’il y a sur ce sujet une vraie démarche gagnant-gagnant pour eux et pour la collectivité. L’Etat prendra sa part avec un accompagnement rapproché [de ces] sites pour aller chercher des gains rapides et efficaces », précise-t-il.
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Les deux ministres copilotes, Roland Lescure et Christophe Béchu, à l’Ecologie, doivent faire un point d’étape à la rentrée avec les acteurs. Les noms ne seront pas dévoilés avant quelques semaines encore. Si une quarantaine environ ont confirmé leur participation à la démarche, et donc confirmé qu’il y a des « effets de leviers » à aller chercher, le dialogue avec une dizaine de sites est encore en cours.
Il va sans dire que la question de l’eau est un sujet délicat : les données de consommation sont des données commerciales, y compris industriellement sensibles. Mais il est dans l’intérêt des sites industriels de réduire leur consommation, pour des raisons économiques autant que pour augmenter leur résilience, souligne l’entourage du ministre de l’Industrie.
Chimie, acier, papier…
Les producteurs d’énergie ne sont pas concernés par cette démarche qui vise les industries manufacturières existantes dans l’Hexagone. Un peu moins de 3 milliards de mètres cubes d’eau dans les milieux naturels : c’est ce qu’elles prélèvent chaque année pour fonctionner. Une bonne partie de ces prélèvements étant concentrée dans le Nord-Est et le couloir rhodanien. Les industries de transformation sont les plus gourmandes : papier, carton, automobile, chimie…
Selon des chiffres de la Chambre de commerce et d’industrie, il peut falloir 40.000 litres pour produire une voiture, jusqu’à 25.000 litres pour une tonne de papier, de 300 à 600 litres pour un kilo d’acier ou 400 pour un kilogramme de sucre.
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Comparé aux volumes pompés pour refroidir les centrales nucléaires ou même les besoins en eau potable, le secteur n’est cependant pas le plus assoiffé : il prélève moins de 8 % de l’eau douce et en consomme 4 %. Entre 1999 et 2012, ses prélèvements ont même reculé de 20 % (la désindustrialisation de la France a joué son rôle).
Mais face à la raréfaction inéluctable de l’eau, qui exacerbe déjà les conflits d’usage, la Cour des comptes assurait le mois dernier que la seule solution « efficace » à long terme était pour la France de réduire les prélèvements. Une baisse que les magistrats financiers estiment être la condition pour un retour à l’équilibre dans les zones en tension.
Muryel Jacque
300 à 600 l d’eau pour produire 1 kg d’acier???, quelqun peut il confirmer, ça me parait énorme??
éventuellement pour produire 1 tonne d’acier?, je pense et espére que toutes les eaux de refroidissement des fours et autres appareils utilisés tout au long du cycle de production, sont reyclées aprés refroidissement??
En effet, ce chiffre parait énorme. Maintenant, l’eau de refoidissement des fours inductio ou arc sont en circuit fermé donc la perte sst tres faible, nous perdons un peu d’eau dans lss bacs de trempe, la perte en eau la plus importante est l’eau ajoutée dans les sableries. Pour 1kg de pieces et avec une mise au mille, nous devons produire 2kg de metal et il faut environ 30 kg de sable qu’il faut régénéré avec 4% d’eau environ soit 1,2kg d’eau. A cela il faut ajouter l’eau pour les sanitaires etc…..j’ai du mal à arriver à 600 litres pour 1kg d’acier., à moins d’une ereur de raisonnement.