mais rehaussé d’un bleu chirurgical. Les 4.500 ouvriers et salariés du constructeur automobile arborent fièrement polos et combinaisons pourpres griffés d’un cheval noir cabré. Leurs visages sont désormais barrés d’une bande azur qu’ils sont obligés d’endosser. Dans les larges allées qui serpentent entre les bâtiments dessinés par les archistars Jean Nouvel, Massimilano Fuksas ou Renzo Piano, des haut-parleurs font retentir les appels à respecter les gestes barrières. La préoccupation est avant tout sanitaire.
Les deux mois de confinement ont empêché la production de 2.000 voitures, le cheval cabré redoute que son élan ne soit brisé. Il a franchi en 2019 le seuil des plus de 10.000 véhicules livrés dans le monde, une première historique , et augmenté son chiffre d’affaires de plus de 10 %, à près de 4 milliards d’euros. Immédiatement, des masques et gel désinfectant sont distribués aux salariés voyageant en Asie. Ils sont priés de respecter les distances de sécurité.
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Les comptes souffrent
Ferrari se refuse à dévoiler le coût de ce qu’elle préfère appeler un investissement pour préserver la santé de ses salariés. Mais ses comptes s’en ressentent. Le chiffre d’affaires cette année devrait être compris entre 3,4 et 3,6 milliards d’euros, contre 4,1 milliards initialement attendus. Le bénéfice net devrait passer de 1 milliard à moins de 800 millions d’euros. Les revenus provenant de la sponsorisation et liés à la marque ont déjà chuté de 30 %, en raison du report de la saison de F1 et de la moindre fréquentation de ses magasins et musées.