La Nouvelle République
Les deux fonderies d’Ingrandes formaient une seule entité jusqu’en 2002.
© (Photo d’archives)
L’hypothèse d’une fusion des deux fonderies d’Ingrandes prend de l’épaisseur. L’État et Renault y sont favorables. Reste à convaincre Fonderie du Poitou Fonte et Saint-Jean Industries.
Et si les fonderies automobiles d’Ingrandes fusionnaient en une seule entité, comme c’était le cas jusqu’en 2002 ?
Selon nos informations, c’est une hypothèse crédible, même si, à Saint-Jean Industries comme à la Fonderie du Poitou Fonte, on ne confirme pas (1).
Deux sources proches du dossier confient en « off » : « La fusion des deux fonderies est l’option privilégiée par l’État et par Renault. Seules dans leur coin, Saint-Jean et la Fonte ne pourront pas continuer. Elles ont de grosses difficultés de trésorerie et n’ont pas les moyens d’engager la transition industrielle de leur usine, pourtant nécessaire et urgente à la lumière de la crise du diesel ».
“ Un actionnariat unique aurait du sens ”
Le député de la 4e circonscription de la Vienne, Nicolas Turquois, est le seul à bien vouloir s’exprimer publiquement sur ce dossier jugé sensible. Il confirme nos informations : « Pour le Comité interministériel de restructuration industrielle (service du ministère de l’Economie et des Finances, NDLR) et Renault, un actionnariat unique est clairement une piste de réflexion aujourd’hui, même si ça n’est pas la seule ».
Cette option, ajoute-t-il, « aurait du sens industriellement. Elle permettrait aux deux sites, à moyen terme, de réaliser des gains de productivité. Des complémentarités intéressantes peuvent être trouvées. Le dossier est sur la table, les actionnaires des deux fonderies sont au courant. Sont-ils d’accord ? Et qui pour reprendre l’ensemble : les actionnaires de Saint-Jean, de la Fonte, un investisseur extérieur ? Il reste beaucoup de chemin à faire. »
Toujours selon nos informations, Renault, client ultra-majoritaire des deux entreprises (2), est à la manœuvre : « Il a un intérêt certain à garder les deux fonderies d’Ingrandes, décrypte cet observateur averti. Un rachat en direct pourrait l’intéresser. Pour les fonderies, ça serait bien : elles ont besoin d’un actionnaire solide, Renault en est un. Mais cette option risque d’être compliqué politiquement pour le constructeur, qui enverrait un mauvais signal : “ Un fournisseur de Renault est en difficulté ? Renault n’a qu’à racheter, il l’a déjà fait avec les Fonderies du Poitou ”. Pour cette raison, Renault préférera probablement installer un actionnaire et agir en sous-main. »
Un nom circule
Un nom de repreneur potentiel des deux structures circule : Punch Powerglide (Ex GM que les fondeurs connaissent bien selon piwi). Le fabricant de boîtes de vitesses automatiques basé à Strasbourg a des velléités de développement sur le marché automobile. Il est candidat à la reprise de l’usine Ford de Blanquefort, en Gironde.
(1) Les directions n’ont pas donné suite. Les syndicats CGT assurent « ne rien savoir », évoquant simplement « un bruit qui circule ». (2) Renault achète 99 % des culasses fabriquées par Saint-Jean Industries et 65 % des carters produits par la Fonderie Fonte.
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Courage à nos collègues