LES ECHOS
Près d’un an et demi après la découverte d’un problème générique de microfissures EDF a rencontré ces dernières semaines une nouvelle mauvaise surprise.
L’exploitant a indiqué sur le site Internet de la centrale de Penly avoir décelé un « défaut significatif de corrosion sous contrainte » sur un circuit de secours du réacteur numéro 1 du site. Ce circuit se situe au sein de la zone radioactive, dans le « bâtiment réacteur ».
Cette installation est actuellement à l’arrêt dans le cadre du vaste programme de contrôle de « corrosion sous contrainte ».
Les fissures provoquées par la corrosion sous contrainte découvertes jusqu’à présent n’étaient pas profondes de plus de quelques millimètres. Ce n’est pas le cas de celle mise au jour à Penly 1.
« La fissure s’étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm, a précisé l’ASN mardi soir, classant le dossier au niveau 2 de l’échelle d’incidents nucléaires Ines. La présence de cette fissure conduit à ce que la résistance de la tuyauterie ne soit plus démontrée. »
Un défaut « singulier »
EDF devait toutefois contrôler par acquit de conscience les 320 soudures ayant été réparées lors de la construction des réacteurs.
L’exploitant avait déjà contrôlé sans encombre 120 de ces soudures quand il a détecté le défaut à Penly 1. Les 200 contrôles restants inquiètent maintenant beaucoup plus l’ASN, ce qui explique sa demande de prioriser les contrôles sur celles-ci.
Deux jours après la découverte d’une fissure profonde à Penly 1, EDF a détecté de nouveaux défauts sur deux réacteurs. Ces complications supplémentaires pourraient bouleverser le calendrier de maintenance des centrales françaises et peser sur la production.
Par mesure de sécurité, EDF va devoir vérifier 200 soudures dans l’ensemble de son parc.
Par Les Echos
Dans le réacteur de Penly 1 , EDF a détecté un autre défaut « non négligeable » sur une soudure d’une tuyauterie de secours dans deux réacteurs, a révélé ce jeudi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cette complication supplémentaire pourrait bouleverser le calendrier de maintenance des centrales françaises.
Des contrôles ont permis de détecter la présence de fissures dans le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) et le réacteur 3 de la centrale de Cattenom (Moselle), selon une note de l’ASN mise à jour ce jeudi.
A Penly 2, la fissure mesure 57 mm de long, représentant moins de 10 % de la circonférence, pour une profondeur maximale de 12 mm. « Ce n’est pas anodin, il s’agit d’une profondeur non négligeable », a indiqué à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. L’autre fissure a été repérée à Cattenom 3, longue de 165 mm, ce qui représente environ le quart de sa circonférence, pour une profondeur maximale de 4 mm.
Une fissure de taille jamais vue
Cette découverte intervient juste après la révélation d’une fissure de taille encore jamais vue dans le réacteur de Penly 1, sur une conduite d’urgence servant à inonder d’eau le réacteur en cas d’accident nucléaire. Cette fissure « s’étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm »,
Autre point d’incertitude pour EDF, les conséquences des découvertes de phénomènes de « fatigue thermique », qui apparaît sur les aciers inoxydables quand une pièce est soumise à des variations de températures, sur les réacteurs de Penly 2 et de Cattenoom 3. « La découverte d’un défaut de fatigue thermique parmi les grands défauts récemment caractérisés, sur une soudure pour laquelle ce mode de dégradation n’était pas attendu, nécessite des analyses complémentaires », indique l’Autorité de sûreté.