« Ils ne roulent pas sur l’or » : ce que gagnent vraiment les petits patrons
Loin des salaires prêtant à polémique des patrons du CAC 40, la grande majorité des dirigeants de petites et moyennes structures ne gagnent pas plus de deux SMIC par mois. Et, comme chez les salariées, les femmes sont moins bien loties que les hommes.
Par Marion Kindermans Publié le 24 févr. 2025
« J’ai attendu deux ans pour me verser un salaire et, quand j’ai pu le faire, j’ai démarré à 3.000 euros net, deux fois moins que ce que je gagnais comme cadre dans un grand groupe », raconte un dirigeant, qui a créé il y a dix ans une entreprise de services culturels de 20 salariés en Ile-de-France. Aujourd’hui, la question de sa rémunération et de celle de son associé est évoquée sans tabou au comité de direction lorsque le besoin s’en fait sentir. Cela a été le cas, lorsqu’un ajustement du revenu s’est imposé à l’occasion de son mariage puis de l’arrivée de ses trois enfants.
« On s’est alors augmenté graduellement au fur et à mesure que l’activité se développait », déclare celui qui est monté à 4.000 euros environ mais ne se verse pas encore de dividendes. A deux reprises, pendant le Covid et lorsque l’entreprise a traversé une crise de trésorerie, les dirigeants ont suspendu pendant trois à quatre mois leur salaire pour alléger les charges. « Le soupçon sur le côté ‘patron, salaud de riche’ existe encore mais personne n’a jamais osé me le dire en face et, au contraire, je ressens plutôt de la bienveillance de la part de l’entourage pour les entrepreneurs que nous sommes », poursuit-il.