Les indices de qualité de l’air ont enregistré un niveau jugé « dangereux », poussant les autorités de la ville à suspendre les activités sportives en extérieur dans les écoles.
Le niveau des particules PM10 affichait les 1.000 ce lundi en début de matinée, un taux près de vingt fois supérieur aux recommandations de l’OMS.
Publié le 15 mars 2021 à 6:37Mis à jour le 15 mars 2021 à 8:44
Les Pékinois se sont réveillés, ce lundi matin, dans une atmosphère digne du film « Blade Runner ». Les habitants devaient fendre un épais brouillard jaunâtre pour se rendre au travail, conséquence d’une énorme tempête de sable combinée à une pollution atmosphérique élevée. Certains ont associé le masque médical, déjà de rigueur en raison du Covid-19, à des lunettes de protection. D’autres ont troqué leur masque fin pour un véritable masque de chantier afin de bloquer le maximum de microparticules.
Les indices de qualité de l’air ont enregistré un niveau jugé « dangereux », poussant les autorités de la ville de 22 millions d’habitants à suspendre les activités sportives en extérieur dans les écoles. Le niveau des particules PM10 affichait les 1.000 en début de matinée, un taux près de vingt fois supérieur aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, lorsque Tokyo enregistrait 42 et Paris 17. Celui des particules PM2,5, encore plus nocives car elles s’infiltrent facilement dans les poumons, approchait les 600, un niveau rarement atteint ces dernières années à Pékin. L’OMS recommande des concentrations quotidiennes moyennes de seulement 25.
« Des allures de fin du monde »
Depuis la « colline au charbon », la Cité interdite en contrebas était à peine visible en raison d’une visibilité réduite à quelques centaines de mètres. Côté aérien, des centaines de vols ont dû être annulés en raison de l’épais brouillard. Sur le réseau social Weibo, le sujet était massivement discuté par les internautes. « Cette tempête de sable orangée prend des allures de fin du monde », estimait un utilisateur.
La pollution de l’air tue plus que le paludisme, le sida ou l’alcool
Les tempêtes de sable, en provenance du proche désert de Gobi, sont fréquentes au printemps dans le nord de la Chine, mais les Pékinois n’avaient pas constaté un ciel aussi chargé depuis des années. La déforestation à grande échelle est également considérée comme un facteur des tempêtes de poussière printanières, et la Chine a tenté de reboiser et de restaurer l’écologie de la région afin de limiter la quantité de sable projetée dans la capitale. Les épisodes de pollution extrême se sont raréfiés ces dernières années dans la capitale chinoise, le combat contre la pollution étant devenu un enjeu majeur pour le pays.
La complainte du Pékinois
Il pleut du sable sur Pékin
Dans ma ville ; et dans nos vies
Dans ma ville plus un pékin
Car sur le sable git mes envies
Il pleut des masques sur les faces
Des pauvres petites chinoises
Que voulez vous que l’on y fasse
Elles ne sont pas dans le val d’Oise
Dans les vals d’Oise gisent des sables
Mais insensibles aux tempêtes
Gisants si lisses et si stables
Ne s’envolent guère sur nos tètes
Prions que nul désert de sable
Ne viennent sensibles aux vents
Créer ce sentiment désagréable
De rester masqués tout le temps
Bashung Alain aurait pu chanter
Gobi ô Gobi
Tu veux que j’te chante la mer
Le long le long
des golfes pas très clairs
En voyant tout cet air
Pas très propre
Un requin qui fumait plus
A rallumer son clop
Ohhhhh Gobi!!!!!!