Quels sont ces grands groupes, concurrents directs de Caterpillar dans le secteur des engins de chantier ?
Komatsu : l’un des leaders internationaux en génie civil. Cette entreprise japonaise fabrique le même genre d’outils que Caterpillar, de la pelle hydraulique au bulldozer. Fin juillet, Komatsu a racheté Joy Global, société américaine spécialisée dans le matériel minier, pour environ trois milliards de dollars.
Doosan : cette entreprise sud-coréenne possède notamment la célèbre marque Bobcat. En mai dernier, Doosan annonçait sa volonté de fermer son site de Waterloo, où se trouvait un centre de coordination pour les activités européennes du groupe. En 2014, le groupe qui compte quelque 15 000 employés dans le monde affichait un chiffre d’affaires de plus de 6,7 milliards d’euros.
Liebherr : au départ entreprise familiale allemande, le constructeur a réalisé presque 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Le groupe de droit suisse dispose déjà d’une usine à Colmar où il fabrique des pelles hydrauliques.
Reprise d’une partie du site ?
Mais la reprise de l’ensemble de l’usine de Gosselies par un poids lourd du secteur est-elle crédible ? Didier Van Caillie, professeur de stratégie d’entreprise à l’école de gestion de l’Université de Liège, estime qu' »il faut d’abord savoir ce qu’on entend par repreneur ». Pour lui, il est « illusoire » qu’une entreprise soit intéressée par l’ensemble des infrastructures de Gosselies, qui s’étendent sur près de 100 hectares. « Je ne serais pas étonné que l’une ou l’autre entreprise reprenne une partie du site. Les surfaces disponibles ou les halls de production déjà équipés sont des atouts. »
Pourrait-on malgré tout imaginer qu’un groupe spécialisé dans la construction d’engins de chantiers manifeste son intérêt ? « Les concurrents de Caterpillar sont exclusivement asiatiques. Pour eux, c’est fréquent de racheter des entreprises en difficulté », note Didier Van Caillie. « Mais je serais surpris si ça se faisait à brève échéance. Ce sont des décisions financières et stratégiques qui se décident sur le long terme. »
Le professeur de l’ULg pointe malgré tout les nombreuses qualités du terrain hennuyer. « La localisation du site, à proximité d’un aéroport qui plus est, pourrait intéresser une entreprise qui veut s’étendre ou qui cherche des lieux de stockage. Par ailleurs, un vaste terrain protégé et cloisonné comme celui-ci serait idéal pour établir des activités plus critiques. Par exemple dans le secteur de la chimie, de la défense ou de l’aéronautique. »
Caterpillar arbitre la répartition de ses productions .
Les Etats-Unis, la Chine ou le Japon plutôt que Gosselies en Belgique. Caterpillar a tranché. Le groupe américain envisage de fermer son usine belge, de licencier ses 2 200 salariés et de réaffecter la fabrication d’engins de chantier dans d’autres unités de production
Le terme « envisage » est dépassé. La négociation du plan de licenciement des 2200 personnes démarre aujourd’hui… fin prévue mars 2017.
A ce jour, on ne sait pas comment vont être réparties les fabrications, même si on se doute en tant que fournisseur…