Le Monde –
Le président de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a été arrêté et interrogé par la justice japonaise. Il est soupçonné de fraude fiscale.
Carlos Ghosn a connu bien des crises, mais s’attendait-il à celle-là ? Regis Duvignau / REUTERS
La fin est brutale. Lundi 19 novembre, le patron non exécutif de Nissan et PDG de Renault, Carlos Ghosn, 64 ans, a été arrêté par la justice japonaise pour fraude fiscale, selon les médias locaux. Un coup de tonnerre pour ce dirigeant hors norme. Rares sont les patrons qui peuvent se targuer d’être reçu comme un chef d’Etat par les chefs d’Etat. Au Mexique, au Maroc, en Russie, au Brésil…
Au Japon, il est longtemps apparu comme un quasi-dieu. Personne ne sait cependant si cette aura lui permettra de sortir de ce mauvais pas, pour le moins inattendu. Après avoir sauvé Nissan, en 1999, voici que le constructeur japonais paraît bien déterminé à le chasser de son poste de président non exécutif après des soupçons de fraudes concernant sa rémunération au Japon.
M. Ghosn a connu bien des crises, mais s’attendait-il à celle-là ? Une chose est sûre, il n’a pas paniqué. « C’est quelqu’un qui garde son calme, témoigne un proche. Il est toujours dans le contrôle. » M. Ghosn n’en est pas à sa première difficulté : le krach financier de 2008, l’affaire d’espionnage chez Renault en 2010, le tsunami japonais de 2011 ou encore le rachat surprise de 5 % du capital de l’Etat par Renault en 2015 pour influer sur le mode de vote au conseil de Renault… « A chaque fois, il a fait les déclarations qu’il fallait à court terme et a redéfini le cap à moyen terme. Avec lui, c’est toujours très clair », rappelle-t-on dans son entourage.
Monsieur Ghosn n’a pas vraiment fait profiter les fonderies françaises de son développement. La seule fonderie de jantes en alu française capacité de production 250 000 jantes n’a pas assez de charge de travail alors que le groupe commande des millions de jantes en alu. Idem pour les culasses, il a fait ouvrir une fonderie de culasse en Turquie
La fonderie FDP pour les blocs moteurs diesel a perdu beaucoup de sa charge. L’état français est actionnaire à hauteur de 15 % dans Renault mais il a laissé faire le cost killer sans rien dire. C’est très drôle que se soit le fisc japonais qui l’interroge pour fraude et dissimulation .