Il en coûtera 1 € à un enfant et 2 € à un adulte pour pouvoir emboîter le pas de Pablo, espagnol venu travailler en volontariat à la basilique Notre-Dame de La Trinité à Blois. Depuis le début de l’été, et de sa mission, il a eu le temps de compter, voire de recompter, les marches qui mènent tout en haut du campanile, à soixante mètres du sol. Il y en a exactement « 243 ». On va lui faire confiance.
Pablo a aussi appris par cœur l’histoire de cet édifice majeur de l’art sacré bâti avec le gravier de la Loire et des quarante-huit cloches de son carillon, l’un des plus beaux d’Europe selon les spécialistes.
Longtemps, l’instrument a eu besoin de carillonneurs dont Bernard Méchin, organiste de l’église Saint-Hilaire de Mer, en est l’un des plus illustres représentants ici à Blois. Désormais, un dispositif automatique permet d’enregistrer des mélodies qui sont ensuite rejouées par le carillon, sans la présence d’un carillonneur. Il suffit à Pablo d’appuyer sur le bouton de sa télécommande pour activer les cloches qui sonnent dix minutes par jour pendant l’été, bien souvent vers 16 heures.
Carillonneurs pour grands événements
Néanmoins, il arrive, comme c’est précisément le cas ce jeudi 15 août – jour où les catholiques célèbrent l’Assomption, qui est à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie – qu’un carillonneur vienne se substituer au dispositif automatique. C’est ainsi que ce jeudi Mathilde Bargibant, médaille d’or de carillon, viendra interpréter un récital à 20 h 30. Les visiteurs, installés dans le cloître, pourront profiter gratuitement, pendant une heure, des sonorités. La jeune femme, qui s’est déjà produite à la basilique sait mieux que quiconque le pan d’histoire qu’elle a sous ses doigts.
Il faut remonter à 1937 pour retrouver l’origine de la conception des cloches du carillon par la fonderie Paccard à Annecy, cette dernière répondant alors à la commande de l’abbé Clovis de Provins. En juillet 1938, le carillon est accordé avant de quitter la fonderie haut savoyarde le 29 septembre, pour être transporté jusqu’à Blois. Les deux cloches maîtresses nécessitant plus de travail (près de quinze jours d’accordement) seront, elles, transportées un mois plus tard. L’installation demandera environ un mois de travail. C’est finalement le 12 novembre 1938 que le carillon est testé, puis inauguré le lendemain par quatre concerts au cours de la même journée.
Depuis les représentations se sont espacés : « deux à trois carillonneurs » se produisent ici chaque année explique Jean-Marie Pinon, collaborateur du père Vincent Delaby, recteur de la basilique Notre-Dame de la Trinité de Blois. Ce fut notamment le cas en juin dernier pour célébrer le 70e anniversaire du monument.
Récital de carillon, jeudi 15 août 2019 à 20 h 30 à la basilique Notre-Dame de la Trinité située 10, boulevard Carnot à Blois.
Adrien PLANCHON – Journaliste, rédaction de Blois