Ce logiciel, commercialisé par Accenture , identifie les pièces dont les consommateurs pensent qu’elles sont plus chères qu’en réalité. Dans une présentation à ses clients, la société de conseil a revendiqué un potentiel de hausse des prix de certaines pièces pouvant aller jusqu’à 500 %, sans s’aliéner les acheteurs.
Ces détails figurent dans une plainte déposée contre Accenture par l’informaticien qui a créé le logiciel. On y découvre que les constructeurs automobiles utilisent des technologies sophistiquées pour profiter de l’ignorance des consommateurs.
« Augmenter le prix de vente »
Pour certains experts, l’affaire souligne à quel point les logiciels de « pricing » peuvent exposer au risque de pratiques anticoncurrentielles. Le logiciel, dénommé Partneo, se base sur ce qu’Accenture qualifie dans ses présentations de « méthodologie de la valeur perçue en matière de prix ». Celle-ci permet aux constructeurs d’identifier les pièces qui, en raison de leur apparence, ont plus de valeur aux yeux des consommateurs que leur coût réel.
Les groupes peuvent ainsi « augmenter les prix de vente qui sont inférieurs aux plafonds psychologiquement acceptables », explique Laurent Boutboul, le créateur du logiciel, dans le texte de la plainte. Celui-ci accuse Accenture de ne pas lui avoir payé le montant convenu pour le rachat de sa société en 2010, et de porter atteinte à sa réputation en commercialisant et en configurant Partneo d’une manière non conforme aux règles de l’antitrust.
Les documents judiciaires et les présentations ont été obtenus par le site français d’information Mediapart et partagés avec Reuters et le réseau européen d’organes de presse d’investigation EIC.
Démentis
Accenture a démenti que son logiciel contrevienne aux règles de la concurrence ou qu’il induise en erreur les consommateurs. « Les solutions de ce type, qui permettent aux entreprises d’évaluer et de piloter leurs produits, sont très répandues dans toutes les industries. Elles aident les sociétés à analyser la visibilité et la disponibilité des pièces de rechange », assure le groupe dans un communiqué. Renault et PSA ont répondu, de leur côté, que leurs politiques tarifaires étaient justes.
« La stratégie d’après-vente du groupe consiste à offrir des gammes de pièces de rechange répondant aux besoins de tous les consommateurs, quel que soit leur budget, avec le plus haut niveau de fiabilité et de sécurité », insiste PSA dans un communiqué. Pour sa part, la marque au losange indique « s’efforcer de fournir à ses clients une grande variété de pièces de rechange de qualité, dont le prix est calculé sur des paramètres que Renault considère justes et équitables ».
Source Reuters
Les ententes illégales entre concurrents, au détriment des consommateurs et/ou de l’Etat ont de tout temps été pratiquées. Ce n’est pas nouveau.
Les entreprises prétendent respecter la règle de la libre concurrence non faussée (qu’ils disent!!), mais quand ça les arrange ou que la pression concurrentielle et économique est trop forte, on s’autorise sans pudeur de contourner cette règle.
De la même manière: les bénéfices doivent être privatisés, et les déficits laissés au secteur public!! Trop facile..
Cessons de découvrir l’eau chaude, à chaque fois qu’une telle magouille est révélée !!!