VIDÉO – Au Loroux-Bottereau, la fonderie Lemer œuvre pour la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
La fonderie Lemer, au Loroux-Bottereau, participe à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle réalise les crêtes de faîtage en plomb qui ornent le toit, entre la grande flèche et la croix du chevet. L’entreprise doit réaliser vingt-six pièces.
« C’est parti ! », lance un ouvrier. D’abord, l’épi de graminée. Puis, c’est au tour du fleuron, une arabesque végétale s’inspirant de feuilles de persil, d’être coulé. Il mesure un mètre de haut, 1,10 m de large, pour 370 kg de plomb… mais en surface seulement. L’intérieur est fabriqué à partir de sable. « C’est ce qu’on met à l’intérieur de la pièce avant de l’évider et c’est très complexe, très technique », explique Cyril Besson, l’un des employés de la fonderie Lemer, au Loroux-Bottereau. Ce noyau de sable, comme on l’appelle, est enserré dans un moule à la forme du fleuron et doit sécher pendant 48 heures avant d’être démoulé. Ensuite, il est intégré dans un moule en fonte et recouvert de plomb. Au final, la pièce pèse moitié moins lourd.
« Faire une pièce d’art par un industriel, c’est un peu un oxymore »
C’est un honneur pour la fonderie Lemer de participer à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elle n’était pas forcément le premier choix de l’établissement public. D’où la fierté encore plus grande de Laurent Lécole, son directeur général : « Nous sommes des industriels et faire une pièce d’art par un industriel, c’est un peu un oxymore. Il a fallu qu’on démontre qu’on était capable de respecter le design de Viollet-le-Duc.«
Au Loroux-Bottereau la fonderie Lemer moule les crêtes de faîtage en plomb pour le toit de Notre-Dame de Paris pic.twitter.com/atciQD7b2l
— France Bleu Loire Océan (@bleuloireocean) June 3, 2024
La fonderie Lemer doit réaliser vingt-six crêtes de faîtage, de type néogothique, pour le toit de Notre-Dame. Des visiteurs ont été invités pour le coulage de la dix-neuvième et ils ressortent enchantés, à l’image de Lise Dieumegard, de Neopolia, un réseau d’entreprises des Pays de la Loire : « C’est très impressionnant à voir ! La Loire-Atlantique est mise à l’honneur. La cathédrale est extrêmement visitée et ça va être visible par le monde entier. On a beaucoup de chance et il faut être fier des réussites industrielles de notre région. »
Claude, un autre visiteur, est impressionné aussi : « Ils ont bien travaillé. Surtout celui qui a fait le moule, formidable ! Maintenant, il faut le monter en haut ! » C’est l’entreprise UTB (Union technique du bâtiment) qui réalisera la pose des vingt-six crêtes sur le toit de Notre-Dame de Paris dans les prochaines semaines. Richard, le fondeur, espère bien le voir : « Je pense qu’on va être convié par UTB, on va essayer de passer une journée avec eux sur le chantier de Notre-Dame de Paris. C’est la récompense ! »
Richard est d’autant plus fier que « dans le temps, on disait que le métier de fondeur, c’était pour les bœufs ! » Et il ajoute : « Non non, mouleur est un métier. Malheureusement, il n’y a plus d’école et ça devient très compliqué pour recruter. » Lui est passionné quand il parle de son métier : « On voit le métal arriver en lingot, il repart en ornement sur Notre-Dame de Paris. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui voient ça. C’est beau ! »
Habituellement, les clients de la fonderie Lemer sont dans le nautisme ou le nucléaire. Le patron a aussi les yeux qui pétillent en évoquant ce chantier : « Je n’espère pas revoir ce client-là tout de suite ou ce ne serait pas bon signe ! Mais c’est quand même un objet qui va être vu par le monde entier et ceux qui prendront des jumelles pourront observer notre fleuron !«