Après une lutte acharnée avec le brésilien Gerdau, c’est finalement le consortium mené par Frank Supplisson qui va reprendre Ascométal. A la suite d’une décision du tribunal de commerce, le sidérurgiste, qui fabrique des aciers stratégiques pour les secteurs de l’énergie et du transport, va être repris par un consortium d’investisseurs composé de deux fonds anglo-saxons, Warwick et DK (40 %), le holding de la famille Descours (16 %), le sidérurgiste suédois Ovako (8 %), six investisseurs institutionnels (20 %), le reste étant dans les mains du Conseil général de Lorraine et des dirigeants. Comme le financement comporte pour moitié une dette apportée par Warwick et DK, ce sont bien les fonds de retournement qui auront le contrôle des décisions de la société.
Soutien de la classe politique
Présentée comme « française », car elle réunit un certain nombre de personnalités de l’industrie française et qu’elle est financée en partie par des fonds publics, l’offre a bénéficié d’un soutien massif de la classe politique au nom du « patriotisme économique ». « Le tribunal de commerce a fait le choix d’un projet qui préserve l’ensemble des capacités industrielles de l’entreprise, qui la maintient sur tous ses domaines d’activité et qui reprend la quasi-totalité des emplois », s’est félicité le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg. La menace de faire appel au décret du 14 mai 2014, adopté dans le cadre de l’affaire Alstom, a également pesé en faveur du consortium. A cela sont venues s’ajouter des grèves à l’usine de Fos-sur-Mer, contre un rachat par Gerdau, qui n’aurait repris qu’une partie de l’usine phocéenne. « C’est la mobilisation des salariés, à l’initiative de la CGT, sur l’ensemble des sites qui a fait pencher la balance vers le choix qui supprime le moins d’emplois », revendique la CGT dans un tract.