selon La République.
L’épaisse fumée noire des pneus brûlés a de nouveau flotté dans le ciel d’Arudy, hier. Un mois après les premières tensions à la Fonderie Messier, avec séquestration du directeur de l’usine Xavier Narbonne, la colère est revenue dans les rangs des quelque 200 salariés de l’entreprise. Dès 7 heures hier, seuls les intérimaires, les CDD et des cadres étaient présents dans l’usine. Près de 150 personnes, salariés de la Fonderie, représentants syndicaux d’autres entreprises de la métallurgie et anonymes, se sont massés à l’extérieur.
Le climat s’était pourtant apaisé autour du 20 février, à la faveur d’une négociation entre direction et syndicats renouée à l’inspection du travail. La CGT notait les avancées en termes de salaires (une prime de 40 €), de congés (une semaine au choix des salariés et non plus « imposée ») ou des heures supplémentaires au volontariat.
suite de l’article « Des heures supplémentaires, on en a même fait depuis pour rattraper le retard de production », signale le secrétaire CGT du comité d’entreprise, Antoine Nevado. Restait le cas du délégué syndical Christian Ploujoux, menacé de sanctions disciplinaires pour « avoir fait usage de matériels de travail », lors d’un mouvement de grève. En l’espèce, l’usage d’air comprimé de l’usine pour recharger un klaxon de manifestation « exposant ainsi les salariés situés à proximité à des risques auditifs ».
« Ils m’ont tout mis sur le dos »
La procédure avait été interrompue au cours des événements de février. Mais le 15 mars, Christian Ploujoux était à nouveau convoqué. Avec plus de griefs et une convocation d’un comité d’entreprise extraordinaire pour « information et consultation sur un projet de licenciement ». À l’encontre des engagements oraux pris devant la Direction départementale du travail, note le syndicat CGT.
« Ils m’ont tout mis sur le dos », déplore l’intéressé. Les griefs ciblent sa « participation active » à l’interruption d’une réunion de travail le 9 février, à la séquestration du président de la société « et de certains membres du personnel d’encadrement » le 17 février. « L’huissier que la direction avait saisi était focalisé sur moi, raconte Christian Ploujoux. C’est comme si j’avais tout mené tout seul. »
Prévu hier vendredi matin, le comité d’entreprise extraordinaire a été repoussé la veille à mercredi prochain. « Comme par hasard », raille Antoine Nevado. « On ne laissera pas faire », tranche Michel Larquier, secrétaire départemental de la CGT, venu au soutien avec de nombreux représentants de la métallurgie (Messier Dowty, Toyal, PCC, Turboméca, Examéca…).
La direction de la Fonderie n’a pas souhaité s’exprimer, hier