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Par : piwi
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vendredi 04 Fév, 2022
Catégorie : Selon la presse

ArcelorMittal va reconvertir trois hauts-fourneaux pour investir dans l’acier vert en France

LES ECHOS –

Le géant de l’acier prévoit d’investir, avec le soutien de l’Etat, 1,7 milliard d’euros dans des installations moins émettrices de CO 2 , à Fos et à Dunkerque. Ces projets doivent permettre de réduire à eux seuls les émissions industrielles de CO 2 en France de 10 %.


La production d’acier dans un haut-fourneau (ici ArcelorMittal à Fos-sur-Mer) entraîne l’émission de près de 2 tonnes de CO2 par tonne d’acier produite.

Dix ans après la fermeture, dans la douleur, de ses deux hauts-fourneaux de Florange (Moselle) en 2012, ArcelorMittal s’apprête à renouveler l’exercice pour trois des cinq hauts-fourneaux qui lui restent dans l’Hexagone : le géant de l’acier prévoit de fermer progressivement, d’ici à 2030, deux des trois hauts-fourneaux de Dunkerque (Nord) et l’un des deux de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Une décision qui risque de susciter des remous, même si la pilule devrait être, cette fois, plus facile à digérer. Car le sidérurgiste va également investir 1,7 milliard sur ses deux sites français, pour remplacer ces hauts-fourneaux par des installations moins polluantes. Il doit l’annoncer officiellement ce vendredi, à l’occasion de la visite à Dunkerque du Premier ministre, Jean Castex, qui doit y exposer les outils publics d’aide à la décarbonation de l’industrie en France dans le cadre du plan France 2030 .

10 % des émissions industrielles

Un choix emblématique : l’effort d’ArcelorMittal contribuera largement à la décarbonation de l’industrie tricolore. A eux seuls, les projets annoncés à Dunkerque et à Fos permettront de réduire les émissions de 7,8 millions de tonnes de carbone par an, soit 10 % des émissions industrielles en France. « Un effort colossal », insiste-t-on à Matignon.

Générant 7 % des émissions mondiales de carbone, la sidérurgie est l’une des industries les plus polluantes de la planète. En particulier lorsque l’acier est produit dans un haut-fourneau, à base de charbon : ce procédé génère près de 2 tonnes de CO2 par tonne d’acier produite. Avec ses cinq hauts-fourneaux, ArcelorMittal est donc aujourd’hui l’un des industriels les plus émetteurs de l’Hexagone.

ArcelorMittal aligne les milliards pour « verdir » son acier

Le sidérurgiste prévoit donc de remplacer, à compter de 2027, les trois hauts-fourneaux voués à la fermeture par des procédés plus « verts », pour une capacité de production équivalente. A Dunkerque, il construira une unité de DRI (Direct Reduced Iron) à l’hydrogène. Consistant à réduire le minerai de fer sans utilisation de charbon , cette technologie encore naissante doit permettre de diviser par trois les émissions de carbone (à 600 kg par tonne d’acier produite).

ArcelorMittal construira aussi trois nouvelles aciéries électriques (deux à Dunkerque et une à Fos-sur-Mer), consistant à fondre des ferrailles recyclées – un procédé lui aussi nettement moins émetteur de CO2 (entre 300 et 700 kg par tonne d’acier, selon le consultant Marcel Genet).

Précédent de Florange

De quoi assurer la pérennité des deux sites, qui emploient aujourd’hui 6.000 personnes, se réjouit-on au sein du gouvernement. Chez ArcelorMittal, on se veut en tout cas rassurant sur l’emploi, évoquant le précédent de Florange. « Les métiers ne seront pas les mêmes, mais nous avons prouvé à Florange que nous étions capables de transformer des sites sans licenciements », insiste une porte-parole.

Le gouvernement n’a pas souhaité préciser quelle part de l’investissement total sera financée par des subsides publics. « Il y aura une discussion pour la calibrer. Mais les règles européennes limitent le soutien des Etats à 30 % des investissements », indique-t-on à Matignon.

« Acier vert » : le défi du siècle de la sidérurgie

Eric Niedziela, chargé de la décarbonation en Europe chez ArcelorMittal, avait, lui, indiqué par le passé espérer que la moitié des 10 milliards d’euros d’investissements de décarbonation prévus par le groupe en Europe serait couverte par des subventions. « Le soutien public sera suffisant pour rendre les projets français viables », assure-t-on aujourd’hui dans le groupe.

Pour atteindre les objectifs affichés, il faudra aussi s’assurer que les moyens de production, notamment l’hydrogène et l’électricité, seront eux aussi décarbonés. Un autre grand chantier pour le gouvernement.

Zone de commentaire !

2 commentaires pour : "ArcelorMittal va reconvertir trois hauts-fourneaux pour investir dans l’acier vert en France"

  1. Beau projet

    mais qui fournira l’électricité,

    des éoliennes, des panneaux photovoltaïques ou des centrales nucléaires, à gaz, à charbon ?

  2. Beau projet

    Mais qui fournira l’acier recyclé ?

    Et la principale question, qui n’aura plus accès à cet acier recyclé ?

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