Premier coup de pioche pour la future fonderie bas carbone attendue à Ham, dans la Somme. Baptisée Aluminium Foundry France, l’usine sortira progressivement de terre sur une parcelle de 15 000 m², en lieu et place d’une ancienne friche industrielle centenaire.

Dotée de technologies de rupture et notamment de deux fours de fusion innovants, l’unité sera capable de traiter et de fondre en grande quantité tout type d’aluminium. Dès sa mise en service, prévue fin 2025, après 15 mois de travaux, la fonderie devrait produire annuellement 80 000 tonnes de billettes d’aluminium recyclé. Son gisement : des déchets de chantiers de démolition ou encore de rénovation. Les profilés produits seront ensuite expédiés vers les usines d’extrusion de France et d’Europe. Pour, in fine, être utilisés par les secteurs du bâtiment, des transports ou bien de l’énergie.

Cette fonderie de nouvelle génération a nécessité un investissement de 50 millions d’euros. Labellisée France 2030 et France Relance, elle a reçu le soutien de Bpifrance à hauteur de 9 millions d’euros. Sa mise en activité entraînera la création d’une centaine d’emplois directs et indirec

Alimenter la demande

Aluminium Foundry France se veut « une réponse aux enjeux de souveraineté, de décarbonation et d’évolution de la filière vers une économie circulaire », indique Edouard Guinotte, président d’Aluminium Solutions Group, porteur du projet de la fonderie. La filière de l’aluminium est en effet stratégique dans l’Union européenne. L’Agence de la transition écologique (Ademe) estime que les besoins en aluminium devraient bondir de 50 % entre 2030 et 2050. En grande partie tirés par la transition écologique, la fabrication des véhicules électriques, de panneaux photovoltaïques, la décarbonation des bâtiments, etc.

La fonderie hamoise sera l’unique de la région Hauts-de-France. A l’échelle du pays, sa capacité de production n’aura pas d’équivalence. Un site de fabrication d’aluminium vert devrait être livré cet automne en Vendée pour un démarrage d’activité tout début 2025. Baptisée Coralium, cette fonderie a été créée par les familles Corre et Liébot, spécialistes de l’extrusion et thermolaquage de profilés aluminium. Leur usine couvrira les besoins de leurs groupes respectifs ainsi que les autres acteurs français du bâtiment. Mais dans une moindre proportion qu’Aluminium Foundry France. Coralium produira en effet deux fois moins que l’unité hamoise, soit 40 000 tonnes par an en rythme de croisière.

De son côté, Aluminium Solutions Group (900 salariés, 325 millions d’euros de chiffre d’affaires) entend lui aussi nourrir ses quatre sites d’extrusion (trois en France et un en Espagne). Le groupe, détenu par la société de capital investissement OpenGate Capital, est né en 2022 de la fusion du français Aluminum France Extrusion et de l’espagnol Extol. Il mise gros sur sa fonderie de Ham pour se hisser au rang de leader européen des profilés extrudés en aluminium.