Par Le Figaro avec AFP
Son actionnaire, le fonds américain AIP, songe à céder ou introduire en Bourse le groupe Aluminium Dunkerque, plus grande fonderie d’Europe, convoité par plusieurs groupes miniers internationaux.
Le fonds d’investissement américain AIP étudie une cession ou une introduction en Bourse d’Aluminium Dunkerque, important site industriel qui emploie 750 personnes dans le nord de la France, selon une source proche du dossier citée par l’AFP, confirmant une information de Bloomberg. Contacté, American Industrial Partners, qui compte 16 milliards d’euros d’actifs sous gestion, n’a pas démenti l’information, sans plus de commentaire. Aluminium Dunkerque n’a pas fait de commentaire.
Aluminium Dunkerque, ancien fleuron de Pechiney créé en 1991, était tombé en 2021 dans l’escarcelle d’AIP après que son précédent propriétaire, le conglomérant de Sanjeev Gupta, n’eut pas honoré des échéances de dette.
Des perquisitions avaient eu lieu en avril 2022 au siège parisien de GFG Alliance, le conglomérat du magnat de l’acier visé en France par une enquête pour «abus de bien sociaux» et «blanchiment», et dans la fonderie basée à Loon-Plage (Nord). Bloomberg a cité, parmi les acteurs susceptibles d’être intéressés par le site qui a réalisé 834 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, les géants Rio Tinto, Glencore ou l’entreprise basée en Grèce Metlen Energy & Metals. Site industriel le plus consommateur d’électricité en France, Aluminium Dunkerque avait sécurisé l’été dernier son approvisionnement pour 10 ans avec EDF, après plus d’un an de négociations. Le groupe consomme en instantané 450 mégawatts de puissance électrique, la moitié de la capacité d’un réacteur nucléaire.
Une nouvelle capacité de recyclage
L’accord prévoit l’approvisionnement «d’une part substantielle des besoins» de l’industriel pendant dix ans à compter du 1er janvier 2026, date d’expiration du mécanisme de régulation (Arenh) qui obligeait EDF à vendre une partie de son électricité nucléaire au prix cassé de 42 euros le mégawattheure à ses plus gros clients. En mai, l’entreprise avait inauguré un premier four de recyclage de l’aluminium, dont la production est fortement émettrice de gaz à effet de serre. Le four, qui a nécessité un investissement de 13 millions d’euros, a une capacité de production de 20.000 tonnes par an. La fabrication d’une tonne d’aluminium recyclé n’émet que 0,5 à 0,6 tonne de CO2, soulignait le président de l’entreprise, Guillaume de Goÿs, à cette occasion, contre 4 tonnes de CO2 émise par tonne d’aluminium produit plus classiquement par le site, «déjà une performance bien meilleure que la plupart de nos concurrents», selon le dirigeant.


