Daniel Higlister est le dernier fondeur de cloches d’Alsace
Un apprentissage sur le tas
Ce savoir-faire, chargé d’histoire, Daniel ne l’a pas appris dans les livres, mais auprès d’autres fondeurs. Lorsqu’il confectionne sa première cloche dans une fonderie en Suisse, c’est pour lui une révélation.
« Je me suis dit, si lui peut le faire, je peux le faire aussi », raconte Daniel Higlister à BFM Alsace.
L’artisan apprend alors sur le tas. « Il y a des résultats plus concluants que d’autres, parfois des déceptions… Il faut compter une bonne année pour se former », ajoute-t-il.
Avant d’apprendre à les confectionner, Daniel, originaire d’un milieu rural, était un grand collectionneur de cloches tout comme sa femme. Leur passion commune se révèle lorsqu’elle reçoit une cloche en cadeau de la part de ses parents. « De fil en aiguille, on a commencé à faire des brocantes et collectionner des cloches », se remémore Daniel.
Un mélange entre le cuivre et étain
Dans son atelier, où trônent de nombreux outils, Daniel Higlister entame la création d’une cloche sous les yeux attentifs des quelques curieux. « On va créer le moule en sable pour couler le bronze dedans », explique-t-il en s’affairant.
Seconde étape: fondre le bronze, résultat d’un subtil mélange entre le cuivre et étain chauffé à 1.200 degrés. Un procédé qui requiert une grande habileté et qui ne laisse pas les visiteurs indifférents.
« Ce sont des procédés qu’on n’a pas l’habitude de voir, c’est peu commun », témoigne un visiteur venu assister à la fonte.
Parmi la foule, deux petites têtes blondes observent attentivement les gestes de Daniel. « Comme mes petites-filles sont de passage, je me suis dit qu’on garderait un créneau pour visiter la fonderie. On a eu de la chance. On a vu tout le processus de fabrication des cloches », se réjouit leur grand-mère.
Pour fabriquer une grosse cloche, comptez une journée entière. Une fois refroidi et polie, l’artefact peut ensuite être gravé et personnalisée à souhait, ce qui en fait une pièce totalement unique.