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Par : piwi
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mardi 09 Déc, 2025
Catégorie : Automobile

Voiture électrique : l’accord surprise entre Ford et Renault

Voiture électrique : l’accord surprise entre Ford et Renault

Deux modèles de Ford sortiront des chaînes de montage du pôle ElectriCity de Renault, dans le Nord. Un partenariat qui fait les affaires des deux groupes, et qui sonne comme une reconnaissance pour le constructeur français.

Ces deux voitures électriques seront produites par le site ElectriCity de Renault, qui assemble déjà plusieurs modèles, dont la R5.
Ces deux voitures électriques seront produites par le site ElectriCity de Renault, qui assemble déjà plusieurs modèles, dont la R5. (Photo FRANCOIS LO PRESTI/AFP)

Par Lionel Steinmann

Publié le 9 déc. 2025 à 07:00Mis à jour le 9 déc. 2025 à 10:11

Renault poursuit sa politique de partenariats pour remplir le plan de charge de ses usines, et ce sont ses usines françaises qui vont en profiter. Le constructeur a annoncé ce mardi matin un « accord stratégique » avec Ford pour développer et construire deux véhicules électriques « abordables » pour le compte de la marque américaine.

Ces deux voitures seront produites à partir de 2028 par le site ElectriCity de Renault, dans le Nord de la France, qui assemble déjà plusieurs modèles, dont la R5. Le design sera assuré par Ford, et les véhicules seront codéveloppés par les deux ingénieries, ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué commun.

Ce partenariat traduit la volonté de Ford de se relancer sur le marché européen. Comme l’a admis le patron du groupe Jim Farley lors d’une rencontre avec des journalistes, l’histoire de la marque sur le Vieux Continent « est excitante et problématique à la fois ».

Un trou dans la raquette

Ford a en effet vu ses ventes décliner en Europe, ce qui l’a amené à annoncer la fermeture d’une usine (à Sarrelouis en Allemagne) et à réduire sa gamme. Les volumes ont baissé à tel point qu’avec 2,33 % de parts de marché, Ford vend désormais moins de voitures en France que de véhicules utilitaires, glisse une source au fait du dossier.

VIDEO – Qui est François Provost, le nouveau patron de Renault ?

Au lieu de se retirer, comme GM il y a quelques années, la marque à l’ovale bleu a choisi d’insister. Mais elle a besoin de conforter ses concessionnaires en retrouvant des volumes. Il lui faut donc remplumer sa gamme, avec des modèles électriques plus accessibles, là où aujourd’hui son modèle le moins cher, le Puma, commence à 33.000 euros.

Plutôt que d’investir des centaines de millions d’euros pour produire lui-même, Ford a cherché un partenaire qui maîtrisait le sujet. Et Renault cochait toutes les cases, avec notamment sa plateforme pour petite voiture électrique « de classe mondiale », selon le patron de Ford Europe Jim Baumbick.

« Renault a démontré qu’il pouvait tenir les coûts et la qualité », a salué Jim Farley devant les journalistes, avant de se dire « impressionné par les succès de Renault et Dacia ces dernières années ». A ses côtés, François Provost, son homologue de Renault, savourait le compliment.

Mieux que VW

D’autant que Renault n’était pas la seule option. En 2019, Ford avait signé un accord avec Volkswagen pour pouvoir utiliser la plateforme 100 % électrique MEB du groupe allemand afin de produire deux modèles, l’Explorer et la Capri. VW semblait donc bien placé pour une nouvelle collaboration.

Toutefois, la MEB ne pouvait pas être suffisamment raccourcie pour correspondre aux besoins de Ford. Le constructeur allemand planche bien sur une nouvelle plateforme adaptée aux citadines, la MEB +, mais sa première utilisation avec l’ID.Polo n’est prévue qu’en 2026, alors que la R5 vient de passer le cap des 100.000 unités produites.

« Nous connaissons très bien Volkswagen, sa supply chain et ses coûts, a relevé Jim Farley, après avoir rappelé que son entreprise est toujours liée à Volkswagen par un partenariat sur les véhicules utilitaires. Nous avons fait une analyse très poussée, et c’est Renault qui est sorti en tête, pour de nombreuses raisons, dont le prix. » Du miel pour les équipes de Renault, et pour François Provost, qui a commencé à travailler sur ce deal en mars dernier, lors d’une visite à Detroit avec sa précédente casquette de responsable des partenariats.

Si les modalités financières n’ont pas été révélées, cet accord est manifestement une très bonne nouvelle pour le constructeur français. Outre la reconnaissance de son expertise que lui accorde Ford, le Losange va profiter des volumes apportés par son partenaire pour amortir un peu plus sa plateforme, tout en engrangeant des revenus.

A cela s’ajoutent de futures opportunités dans le domaine des véhicules utilitaires. Les deux constructeurs ont signé une lettre d’intention « pour explorer le développement et la fabrication de véhicules commerciaux légers de marque Ford et Renault, en utilisant des plateformes communes pour optimiser les économies d’échelle », a détaillé la marque américaine. Une perspective jugée « extrêmement importante » par Jim Farley, qui a toutefois précisé que cela ne remettait pas en cause le partenariat actuel avec Volkswagen.

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