Les 81 salariés craignaient la liquidation de leur entreprise, ils ont gagné six mois de répit. Pour la cinquantaine d’employés de NDC Foundry mobilisés devant le portail du tribunal de commerce de La Rochelle, mardi, le dénouement de l’audience est une bonne nouvelle. L’administrateur judiciaire de la fonderie rochefortaise annonce à la cantonade que la procédure de redressement, entamée il y a six mois, devrait être reconduite pour la même durée : c’est sa proposition, qui selon toute vraisemblance, devrait être prochainement validée par le tribunal.

« C’est carrément le soulagement », réagit David Lambert, trésorier du comité social et économique (CSE). « On était super inquiets, on ne savait pas à quelle sauce on allait être mangés. Ça ne veut pas dire qu’on est tirés d’affaire. Il va falloir travailler dur, en espérant que tous les indicateurs soient de notre côté, et qu’un groupe industriel s’intéresse à nous… »

« Si c’est le bazar, ils prennent peur »

NDC Foundry est passée à un cheveu de la liquidation judiciaire. Une requête en ce sens avait été déposée par la mandataire judiciaire, qui craignait le non-paiement des salaires de novembre, finalement versés. Une même requête avait été formulée par l’administrateur lui-même, en raison d’un défaut d’assurance de l’entreprise. Le justificatif, « je l’ai reçu à midi quarante », soit trois heures plus tôt, indique Vincent Méquinion, l’administrateur judiciaire, qui profite du moment pour sermonner les salariés.

« C’est bien d’être venu, et c’est bien de ne pas avoir mis le bazar. Ça montre une chose : c’est que vous êtes préoccupés par la situation positivement », lance-t-il aux salariés qui l’entourent. « C’est notre vie à nous ! », répond un salarié. » Pour que les repreneurs viennent, il faut qu’ils aient confiance », insiste l’administrateur. « Si c’est le bazar, s’il y a des problèmes sociaux toutes les cinq minutes, ils prennent peur. Donc c’est super important qu’on ait des salariés soudés, et qui montrent que tout le monde va dans le bon sens. »

Rachat : une lettre d’intention a été déposée

Le propriétaire de NDC Foundry, Hugues Goulesque, présent à l’audience, ne serait pas contre le fait de vendre. Un potentiel repreneur a été entendu au cours de l’audience : il s’agit de Luc Tallet,ESFF directeur de l’usine, présent au sein de l’entreprise depuis 14 ans. Il a remis au tribunal une lettre d’intention, une étape préliminaire dans un processus de rachat. « Mes conseils demandent énormément de précisions que l’on n’a pas aujourd’hui », notamment sur la situation économique et financière de l’entreprise.

« Me Méquinion a demandé que ces éléments soient transmis dans les plus brefs délais, afin que l’on puisse constituer une offre sérieuse de reprise », indique Luc Tallet, dont le projet consiste à s’associer avec un autre groupe industriel, encore indéfini, suffisamment solide pour relancer la fonderie rochefortaise, dont le chiffre d’affaires avoisine 10 millions d’euros. NDC Foundry a besoin d’investissements, notamment dans des fours électriques à induction, pour remplacer les antiques fours à coke, dont les fumées polluent l’environnement et la vie des riverains.

Le dossier de NDC Foundry repassera au tribunal de commerce de La Rochelle au mois de janvier, pour une audience destinée à vérifier l’état de sa trésorerie ainsi qu’à faire avancer le dossier de rachat de l’entreprise.