Article France3-regions écrit par
« On est tous inquiets » : face à la concurrence chinoise, Ferroglobe met à l’arrêt ses usines
Plombé par les droits de douane imposés par les États-Unis et la concurrence chinoise, le groupe Ferroglobe a mis à l’arrêt ses trois dernières usines de silicium métallique en France. À Montrichet-Albanne (Savoie), la nouvelle est perçue comme un coup de massue.
Depuis lundi matin, les fours de l’entreprise Ferroglobe, à Montrichet-Albanne (Savoie), sont à l’arrêt. Tout comme ceux des usines d’Anglefort (Ain) et des Clavaux (Isère). Déjà fragilisé en 2021, le groupe spécialisé dans la production de silicium, composant chimique utilisé dans de nombreux secteurs comme l’automobile, fait désormais face à une situation économique difficile.
L’entreprise est actuellement contrainte de vendre à perte, à cause des droits de douane imposés par les États-Unis et la concurrence de groupes chinois : « À l’heure actuelle, les Chinois sont en surproduction, ce qui leur permet d’arriver sur le marché avec du silicium à très bas coût. Conséquence : notre entreprise internationale, mais plutôt de dimension européenne, n’a pas les capacités de lutter », s’attriste Xavier Marmi, secrétaire du CSE. Lire la suite
Reportage sur l’usine de Montricher
Ferropem : la lettre des élus de Maurienne à la présidente de la Commission européenne pour sauver le silicium européen
Diffusé le
Les élus de la communauté de communes Cœur de Maurienne écrivent à la présidente de la commission européenne, au commissaire à l’industrie, et aux députés européens pour plaider en faveur de mesure de protection sur le silicium européen. En jeu : la pérennité de l’usine de Montricher-Albanne.
L’usine de silicium de Montricher-Albanne en Maurienne a-t-elle un avenir ? Produire du silicium en Europe pour le photovoltaïque ou les composants électroniques est quasiment deux fois plus cher que produire en Chine. Face à cette concurrence, Ferroglobe a mis à l’arrêt début octobre ses trois usines françaises pour jusqu’en décembre. Conséquence : chômage technique pour les 450 salariés des sites de Maurienne (170 emplois), de l’Ain et de l’Isère.
Les élus de Maurienne viennent d’adresser un courrier à la présidente de la commission européenne, au commissaire à l’industrie, aux députés européens pour plaider en faveur de mesures de protection sur le silicium européen. Bruxelles examinera ce dossier le 19 novembre. « Cette usine fait partie du patrimoine « , déclare sur ICI Pays de Savoie, le maire de Saint-Julien-Montdenis qui rappelle que l’usine implantée à côté à Montricher-Albanne existe depuis 112 ans.
« On refuse que la Maurienne devienne le symbole de l’Europe désindustrialisée et dépendante des importations chinoises », dit François Rovasio. « On demande de sauvegarder l’industrie du silicium, le produit fait à Montricher est un produit de qualité. Si on s’en désintéresse, on dérive ».
