Particulièrement polluante, la production d’acier va-t-elle être révolutionnée dans les années à venir ? C’est la question que l’on peut se poser si l’on jette un coup d’œil du côté de la Chine. En effet, en novembre 2024, des chercheurs chinois ont fait paraître une étude mentionnant une nouvelle technique pour produire de l’acier. Celle-ci serait 3600 fois plus rapide, mais surtout beaucoup plus respectueuse de l’environnement.

Produire de l’acier en seulement six secondes, un véritable exploit

Pour produire de l’acier, la méthode “traditionnelle” consiste dans la réalisation de trois grandes étapes : l’extraction et la fusion du minerai, l’affinage de la fonte et enfin sa mise en forme.

• Étape 1 : on extrait du minerai de fer de la terre. Il est chauffé dans un haut fourneau à l’aide de coke, une forme de charbon purifié. On obtient alors de la fonte chargée en carbone.
• Étape 2 : on fait chauffer la fonte et on la mélange à de l’oxygène. L’oxygène brûle l’excès de carbone issu du coke transformant ainsi la fonte en acier.
• Étape 3 : l’acier liquide est coulé puis laminé, coupé ou moulé en fonction des besoins.

Voici comment on fait de l’acier. En sachant que la première étape est la plus longue car elle pourrait durer entre 5 et 6 heures pour les fourneaux performants. Mais cela pourrait être de l’histoire ancienne. En effet, les chercheurs chinois qui ont fait part de leurs travaux dans la revue Nonferrous metals en novembre 2024 ont fait état d’une méthode révolutionnaire qui permettrait d’accélérer radicalement ce processus de production.

• Étape 1 : grâce à une lance vortex, de l’oxygène pur et de la poudre de minerai de fer sont injectés dans un four. Cela provoque une réaction chimique entraînant la formation quasi immédiate de gouttelettes de fer liquide pur.
• Étape 2 : plus besoin, car le métal en fusion est déjà affiné dans son processus de production à l’étape 1.
• Étape 3 : l’acier obtenu peut directement être coulé puis façonné en fonction des différents besoins.

En réalisant l’affinage dès la production de la fonte et en utilisant le procédé nouvellement inventé, il serait donc possible de produire de l’acier en seulement six secondes contre six heures.

Une aubaine pour l’industrie, mais surtout pour le climat

En tant que premier producteur mondial d’acier au monde, la Chine serait désormais capable d’asseoir encore plus sa supériorité dans le domaine, mais aussi ceux qui y sont directement liés comme la production automobile par exemple. Une aubaine pour les industriels chinois qui vont pouvoir produire plus et plus rapidement pour pouvoir exporter en masse certains produits.

Mais le deuxième avantage se fera surtout sentir au niveau du climat. En effet, si la production d’acier est particulièrement polluante, c’est à cause de l’utilisation du coke. Mais grâce à cette méthode flash, le coke n’aurait plus aucune utilité et ne serait donc plus utilisé à cette fin.

D’après les scientifiques responsables de l’étude, cette méthode révolutionnaire pourrait permettre de réduire les coûts d’énergétique d’au moins ⅓ sur toute la production chinoise d’acier et ainsi s’inscrire également dans une démarche qui vise à réduire les émissions de CO2 du pays.

Reste à savoir si la solution sera largement adoptée, d’abord en Chine, mais aussi partout dans le monde après.

Source : Geo / South China Morning Post / Interesting Engineering