Expédition à Charleroi, dans « la ville la plus laide du monde »
Depuis quinze ans, Nicolas Buissart entraîne des curieux à la découverte des ruines industrielles de la première commune de Wallonie. Grâce à ses talents de conteur, il a fait de la hideur supposée du paysage urbain un atout touristique. Le récit d’une balade hors cadre.
Par Karl de Meyer
« On doit grimper par-dessus ces gros tuyaux, regardez-moi faire, votre pied doit prendre appui ici pour commencer et ensuite vous glissez comme ça », explique Nicolas Buissart, en anglais, au groupe de huit curieux qu’il guide en ce dimanche d’août à travers les friches industrielles de Charleroi.
On avait déjà dû, le long de la Sambre, franchir des grillages en se lançant au-dessus de l’eau, solidement agrippé aux armatures métalliques, mais cette fois la promenade commence à prendre un tour sportif.
Par la suite, il faudra se frayer un passage au milieu de bosquets riches en orties et ronces (bermudas déconseillés), faire l’ascension d’un terril très pentu sur un chemin précaire, garder l’équilibre sur le sol inégal, jonché de matériaux divers, de la tour de refroidissement d’une ancienne centrale électrique. On passera allègrement à côté d’un panneau « Interdiction formelle de pénétrer sur le site ».
Pas de quoi dissuader un groupe de jeunes de sauter sans peur d’une très haute cheminée en briques, retenus par des filins qui, du sol, paraissent bien ténus.
Karl