LES ECHOS –
Antoine Petit qui vient d’être reconduit à la présidence du CNRS évoque les enjeux de réindustrialisation. « On a l’impression que tout le monde partage l’enjeu, et qu’on ne se donne pas collectivement les moyens d’atteindre cet objectif », regrette-t-il.
Le PDG du CNRS, réclame la mise en place d’« un conseil stratégique sur la recherche et l’innovation, placé auprès du président de la République ».
Arrêtons le french bashing, la France est un grand pays scientifique. Mais la concurrence est féroce et l’enjeu est de l’être encore dans dix ans. Tel est le propos d’Antoine Petit.
A quinze jours de l’élection présidentielle , à l’heure où la crise sanitaire « oblige à poser les bonnes questions en termes de réindustrialisation », il regrette que la recherche et l’innovation ne soient pas au cœur des débats.
L’objectif fixé par la stratégie de Lisbonne était de porter les dépenses de recherche-développement et d’innovation à 3 % du PIB à l’horizon 2010 (1 % pour le public et 2 % pour le privé). La France atteint 2,22 % du PIB, avec 0,78 % issu du public et 1,44 % du privé. «
On est le seul grand pays scientifique dont la dépense intérieure de recherche-développement est stable depuis vingt-cinq ans, Surtout, les autres pays ont progressé de façon importante. »
La réponse à la réindustrialisation, « ce n’est pas juste de se tourner vers l’Etat », affirme-t-il. Il entend rapprocher recherche académique et recherche privée via des laboratoires communs, « un outil extrêmement important » par lequel le CNRS fait « de la recherche fondamentale sur des sujets définis avec des partenaires industriels ». Il en existe 200, avec des entreprises de toutes tailles.