Les Echos
Installé dans l’Hexagone par Thomas Edison à la fin du XIX e siècle, le conglomérat américain y dispose aujourd’hui d’une forte implantation. Il est trop tôt pour savoir ce que la scission du groupe en trois donnera pour les salariés français.
Aujourd’hui, le mastodonte américain emploie 13.000 salariés en France, un peu moins de 10 % de ses effectifs, pour un chiffre d’affaires local de 5 milliards de dollars, à 90 % à l’export.
Il est sans doute trop tôt pour saisir les complexes conséquences qu’aura en France la division en trois de General Electric annoncée ce lundi. L’heure est plutôt à l’information des salariés, et à la digestion des informations. Mais les prochaines semaines seront sans doute l’objet du dernier épisode d’une saga entamée il y a plus d’un siècle, à une autre époque. GE et l’Hexagone, c’est en effet l’histoire d’un foxtrot enclenché par Thomas Edison en personne à la fin du XIXe siècle.
Le génial homme d’affaire américain participa en 1881 à l’Exposition internationale de l’électricité, et ouvrit un bureau à Paris dès la naissance de la General Electric Company, une décennie plus tard, suivie dans la foulée par une filière dédiée à la fée électricité, Thomson-Houston.
Le père d’Alstom
Depuis, le conglomérat de Boston a multiplié les fers au feu dans notre pays. Alstom, fleuron de l’industrie française, est même né de la fusion entre la Société alsacienne de constructions mécaniques et de Thomson-Houston (« Als » – « Thom »…) en 1928.
Aujourd’hui, le mastodonte américain emploie 13.000 salariés en France, un peu moins de 10 % de ses effectifs, pour un chiffre d’affaires local de 5 milliards de dollars, à 90 % à l’export. Le groupe usine sur une quinzaine de sites des éoliennes , des turbines à gaz et à vapeur ou encore des machines d’imagerie médicale.
Surtout, GE a installé à Boulogne-Billancourt le siège de sa division Energies Renouvelables, qui doit prendre son indépendance en 2024 et qui compte six usines tricolores (dont une usine de pale d’éolienne flambant neuve, à Cherbourg). C’est d’ailleurs un français, Jérôme Pécresse, qui dirige cette entité.
Par ailleurs, à Buc, au sud de Versailles, GE Healthcare s’est spécialisée dans la mammographie. A Belfort, résultat du rachat de la branche énergie d’Alstom ( qui a suscité une vive polémique, « l’affaire Alstom » ), GE a récupéré les turbines à vapeur Arabelle, celles des centrales d’EDF – que l’énergéticien négocie actuellement .
Dans un autre domaine tout aussi sensible pour l’industrie française, GE fabrique avec Safran des moteurs d’avions depuis un demi-siècle – un cas d’école de coentreprise réussie . En ce moment, 36.000 avions volent grâce aux moteurs du duo, qui entend bien poursuivre l’aventure et construire ensemble « le futur de l’aviation ».