Ce plan consistera à faire pour l’industrie ce que Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoires, a réussi à réaliser pour l’action Cœur de Ville. C’est-à-dire identifier 100 bassins industriels à accompagner en mobilisant de l’ingénierie, de l’expertise et des financements supplémentaires de l’Etat et des Régions.
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Sur quels critères les territoires vont-ils être sélectionnés ?
Nous allons justement déterminer les critères et proposer une liste d’une centaine de territoires prioritaires, des territoires multispécialisés, de taille assez importante à forte identité industrielle, en plein développement ou en cours de mutation. Des bassins industriels, notamment ruraux centrés autour de petites villes.
Pourquoi la notion de territoires est-elle si importante ?
Raisonner en termes de territoires, c’est ce qui manque aujourd’hui dans la politique industrielle française. On raisonne beaucoup par filières et cela profite aux grands centres et aux zones très spécialisées. Le Gouvernement renforce les filières et les pôles de compétitivité, mais il fallait aussi une mesure qui prenne en compte le fait qu’il existe des territoires industriels multispécialisés partout en France.
Depuis 1975, les petites villes de moins de 20.000 habitants ont perdu un demi-million d’emplois industriels.
Aujourd’hui, la croissance et l’investissement industriel repartent très fort, mais seulement dans certaines zones comme par exemple à Nogent-le-Rotrou avec Vallegrain, Marie-Laure PLV, B-Braun, mais il y a énormément de territoires ruraux où on ne sentira pas la reprise parce que la base industrielle a disparu. N’oublions pas que depuis 1975, les petites villes de moins de 20.000 habitants ont perdu un demi-million d’emplois industriels. Le Gouvernement réactive aujourd’hui une politique industrielle très ambitieuse et y met beaucoup de moyens avec des incitations fiscales, une restructuration des filières.
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Quelle est la feuille de route ?
La commission Territoires d’industrie doit rendre son rapport et ses conclusions pour le 2 novembre. Ensuite, le Premier ministre annoncera son arbitrage et sa décision, et lancera le plan le 22 novembre, lors de la réunion plénière du Conseil national de l’industrie au sein duquel je siège.
Dans son rapport qu’elle remettra le vendredi 2 novembre au Premier ministre, la mission Territoires d’industrie devra « identifier les leviers qui pourraient être mobilisés par les différents acteurs publics et privés pour intervenir plus efficacement » sur les territoires retenus. La lettre de mission en détaille un certain nombre : accès rapide et facilité au très haut débit, bon niveau de performance des procédures administratives les plus courantes (Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), permis de construire), disponibilité du foncier et des moyens de transport, accès aux formations qualifiantes pour les salariés, recrutement rapide de nouvelles compétences pour les entreprises, existence de ressources en matière d’accompagnement à l’innovation, présence suffisante des services publics (crèche, école…). Le travail d’identification de ces leviers sera mené en collaboration avec les acteurs du développement économique dans les territoires (collectivités, services déconcentrés de l’Etat, Bpifrance, fédérations et centres industriels, etc.).
L’Amicale des anciens élèves de l’Ecole Supérieure Forge-Fonderie soutient vivement l’initiative de JFBA dont l’objectif est de disposer de l’ancien atelier de fonderie du lycée Jehan de Beauce pour répondre aux multiples besoins de l’information sur nos métiers, sur la formation et l’initiation des décrocheurs, sur la formation pratique des salariés et sur l’installation à Chartres d’un Fab-lab pour promouvoir des initiatives valorisant ces métiers ignorés et/ou mal perçus.