C’est une longue chenille de fonte que l’on a immergée cet été par 30 mètres de fond au large du Croisic. Ce collier de coquilles métalliques, fabriqué par la fonderie FMGC, protégera, stabilisera et empêchera les courbures d’un câble électrique connectant le site d’essais Sem-Rev dédié aux énergies marines renouvelables.
Eoliennes flottantes
L’océan est donc le nouvel horizon de la FMGC. Cette fonderie basée à Soudan (Loire-Atlantique) fabrique désormais les lestages d’Ideol, première éolienne flottante de France récemment installée sur Sem-Rev. FMGC équipera un autre prototype d’éolienne flottante au large de l’Ecosse. La société travaille aussi, entre autres, sur les hydroliennes de Sabella , d’HydroQuest et sur l’expérimentation de data centers immergés menée par Naval Group et Microsoft. « Par rapport au béton, la fonte a l’avantage d’être plus dense et recyclable », résume Gérard Thuet, président du directoire de la FMGC, qui estime cependant qu’il faudra de cinq à dix ans avant que le marché des EMR n’arrive à maturité.
Du tracteur à la grue
Pour l’heure, c’est donc le lestage d’engins, premier métier de FMGC, qui assure la croissance de la fonderie. L’usine de Soudan fabrique des contrepoids de 400 kilos à 16 tonnes. Les plus petits équipent des tracteurs et les plus gros des grues, telles celles de Liebherr. Entre les deux se trouvent ceux des nacelles élévatrices ou des chariots de manutention, tels ceux de Toyota ou de Manitou . Récemment, ce dernier a rapatrié des productions chinoises pour les confier à FMGC pour plus de proximité, de souplesse et de fiabilité. L’entreprise a ainsi connu une croissance de 20 % sur le dernier exercice clos en mars dernier, portant son chiffre d’affaires à 69 millions d’euros avec 400 salariés.
Leader européen
FMGC n’a cessé d’investir, notamment dans l’usinage, afin de proposer des pièces complexes et finies. Un nouveau programme de 30 millions d’euros est annoncé pour les cinq ans à venir à Soudan. En 2020, l’entreprise sera en particulier dotée d’un nouvel atelier de finition équipé d’une ligne de peinture dernier cri. « Le contrepoids, qui avait au départ une fonction de masse, explique Gérard Thuet, est devenu une pièce esthétique avec un niveau de finition égal à la carrosserie et de nouvelles fonctions dont l’intégration des phares, le rangement de batteries… » FMGC revendique le premier rang européen dans les contrepoids de fonte, son premier rival étant la fonderie Bouhyer, basée à seulement 40 kilomètres de là. Ces deux quasi-voisines pèsent près de 50 % du marché européen.
Emmanuel Guimard – Correspondant à Nantes