les Echos –
Carlos Ghosn, l’architecte de l’Alliance Renault-Nissan, peut sortir le champagne et le saké : il est désormais à la tête du numéro un mondial de l’automobile.
Avec Mitsubishi et Brillance, l’Alliance de Carlos Ghosn passe devant Toyota et égale Volkswagen comme premier vendeur de voitures de la planète.
Carlos Ghosn, l’architecte de l’Alliance Renault-Nissan, peut sortir le champagne et le saké : il est désormais à la tête du numéro un mondial de l’automobile, le rêve qui l’accompagne plus ou moins secrètement depuis le tournant du siècle. L’attelage mondial qu’il élargir méthodiquement depuis quinze ans – aujourd’hui constitué de Renault, Nissan, Avtovaz, Samsung Motors, Mitsubishi et Brillance -, a vendu davantage de voitures que Toyota et Volkswagen au premier semestre de l’année. Une première.
Au moment de son entrée au capital de Nissan, Renault était un petit constructeur européen risquant la marginalisation. Il appartient désormais à un groupe de 10 millions de véhicules et 10 marques. Une puissance de feu qui profite à chacune.
D’une culture cosmopolite et intercontinentale, frotté aux particularismes du Japon, du Brésil ou du Liban, il est un rigoriste et ne dévie pas de son chemin pour des broutilles, même quand ça fait mal. Il se consacre intégralement à ses mandats et ne rend compte qu’à ses mandataires… Et à lui-même bien sûr. Visionnaire, toujours en mode push, il cultive une exigence sportive : « Quand vous regardez les coureurs du 100 mètres, quelle est la différence entre Usain Bolt et le deuxième ? Elle est minime. Ils courent à peu près à la même vitesse… Mais Bolt prend toute la lumière ».
Je ne l’ai que trop rarement rencontré (Salon de l’Automobile, dîner dans un ministère). Si, humblement, je compare nos modes de fonctionnement, on a l’air franchement différents. Il ne semble pas mettre d’affect dans ses rapports sociaux, (j’en suis pétri), il gouverne à distance (je suis trop immergé), il s’isole et se préserve au risque d’apparaître froid. Mais les commentaires lui importent peu : « Steve Jobs est célébré non parce qu’il était gentil mais parce qu’il a poussé à des ruptures ».
Les résultats sont là : jamais Renault n’a vendu autant de véhicules (3,18 millions), jamais la firme n’a gagné autant d’argent (3,5 milliards). Carlos Ghosn a bâti une alliance automobile, la première du monde, avec 450.000 emplois pour produire 10 millions de voitures par an.
Le résultat est là, il est vrai, mais faut-il être un « cost killer » contre vent et marée ???
L’ouvrier, l’agent de maîtrise et le cadre de chez Renault, qu’en pensent-ils ???
Ont-ils droit à la parole dans un cadre de management participatif ???
Suicides à Guyancourt…???
Il y a eu, d’abord, le scandale du « dieselgate » de Volkswagen, convaincu d’avoir embarqué dans ses moteurs des logiciels truqués pour franchir avec succès les tests de pollution.
Voici maintenant l’affaire du cartel de l’automobile dans laquelle Volkswagen, Audi, Porsche, BMW et Audi sont soupçonnés d’entente sur des technologies afin d’écarter la concurrence, de peser sur les prix et de prendre, là encore, des libertés avec l’environnement.
Intéressant cet article qui démontre bien la force qu’un groupe peut gagner et avoir en un temps assez minime…
Ne surtout pas oublier que celui qui a eu deux idées de génie s’appelait Louis Schweitzer:
en réalisant l’accord de l’alliance Renault-Nissan et en achetant Dacia pour ensuite lançer la Logan.
Une ombre au tableau: la vente de nos fonderies !