En 2019, la donne va changer pour les salariés français du groupe PSA. Le constructeur français ouvrira une usine au Maroc pour assembler dans un premier temps 90 000 véhicules, mais à terme 200 000. C’est également à cette date qu’une partie des moteurs essences fabriqués en France sera fabriquée en Slovaquie, à Trnava. Une nouvelle qui a du mal à passer à La Française de Mécanique de Douvrin (Pas-de-Calais), où ces moteurs sont produits. Malgré un remaniement de la production bénéfique à l’usine des Hauts-de-France, les salariés s’inquiètent d’une fuite de compétences hors des frontières.
En novembre 2016, L’Usine Nouvelle faisait les comptes. Le transfert du principal bloc essence de Peugeot en Slovaquie et la multiplication des sites de fabrication, notamment en Chine, feraient perdre 200 000 moteurs par an aux usines françaises. Là où La Française des mécaniques verra sa production doubler grâce aux véhicules utilitaires (800 000 blocs utilitaires contre 400 000 actuellement), le site picard de Trémery (Somme) sera amputé de 600 000 unités.
Le magazine « L’Angle Eco » se pose alors une question : « Faut-il fermer les frontières pour sauver nos emplois ? » C’est le thème de l’émission de France 2 diffusée ce soir à 20h55. Dans leur enquête, le cas PSA sera abordé. Pour les salariés douvrinois, ce sont principalement les bénéfices qui motivent les délocalisations. Une raison toute trouvée au vu des salaires de chacun. En Slovaquie, un opérateur est payé 664 euros pour 40 heures de travail quand un salarié français touche 1 176 euros pour 35 heures de travail.
De son côté, le constructeur invoque des problèmes de coûts. Selon PSA, lorsqu’un véhicule est construit en France, son prix de vente le prive de certains marchés internationaux, comme par exemple la Chine. Mais cette stratégie pourrait ternir la réputation « Made in France » du groupe. A ce jour, 78% des moteurs et boîtes de vitesse de PSA sont construits dans l’Hexagone.